AccueilUrbanismeCAUE 05 : « Le Zéro artificialisation nette ? Le pire c'est de subir, de ne pas s'y préparer »

CAUE 05 : « Le Zéro artificialisation nette ? Le pire c'est de subir, de ne pas s'y préparer »

Le CAUE 05 profite de son assemblée générale pour éclairer les élus et tous les acteurs de l'urbanisme sur le Zéro artificialisation nette (Zan). Son président, Marc Viossat, en explique les raisons.
Marc Viossat entend accentuer le rôle d'information du CAUE.
Département des Hautes-Alpes - Marc Viossat entend accentuer le rôle d'information du CAUE.

UrbanismeHautes-Alpes Publié le , Propos recueillis par Marie-France SARRAZIN

TPBM : Il y a quelques mois, vous avez pris la présidence du CAUE 05. Comment entendez-vous imprimer votre marque ?

Marc Viossat: Je compte continuer dans la même ligne que mon prédécesseur, Arnaud Murgia, avec lequel j'ai travaillé quelques mois, mais avec des spécificités propres à mon parcours. Je suis en charge de l'environnement au Département des Hautes-Alpes, mais je ne suis pas environnementaliste, je suis aussi conscient des enjeux économiques. L'urbanisme et la construction m'intéressent particulièrement. Ce sont des enjeux fondamentaux qui impactent nos vies. Ma profession marque mon attachement à l'espace agricole. Il faut parler d'équilibre en matière d'urbanisme. Demain s'annonce différent avec la loi Climat et résilience de 2021.

Vous profitez justement de votre assemblée générale pour organiser une conférence sur le Zan (zéro artificialisation nette). Pourquoi ?

Nous sommes dans notre rôle d'information. Peut-être que nous nous en étions éloignés. Il y a un besoin de la part des particuliers mais aussi des élus de disposer de la bonne information pour anticiper les évolutions réglementaires d'urbanisation, d'autant plus que beaucoup de petites communes n'ont pas d'ingénierie. Le Zan va changer notre façon de construire les territoires. Le pire, c'est de subir, de ne pas s'y préparer.

Marc Viossat prend la présidence du CAUE 05

Qu'est-ce que le Zan ?

Le Zan est issu de la loi Climat et résilience. « Zéro », « artificialisation » et « nette » sont des mots durs. La loi n'impose pas le « zéro » mais fixe un objectif à 2050 et « nette » signifie qu'il y a possibilité de compenser l'artificialisation. Le Zan, c'est éviter, réduire, compenser. Il suscite une grosse inquiétude chez les opérateurs, les entreprises et maîtres d'œuvre. Les élus ont du mal à y voir clair et ont tendance à se focaliser sur le « zéro ». Les communes vont être en première ligne et ça ne va pas être simple.
Nous avons besoin de reprendre tous ces éléments pour bien les comprendre et évaluer la manière de les optimiser. C'est pourquoi nous allons faire intervenir des personnes qui maîtrisent le sujet. Nous avons sollicité le Cerema (centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement) pour décrypter le Zan, voir comment il est adaptable dans un pays de montagne et faire remonter les difficultés liées à cette spécificité. Au-delà de cette explication, nous allons débattre, nous appuyer sur des retours d'expériences.

Comment cette mesure va-t-elle être déployée ?

Le Zan passe par d'abord par le Sraddet (schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires), puis les Scot (schémas de cohérence territoriale) et ensuite les PLU devront se mettre en conformité. Chacun s'adapte à l'échelon supérieur pour résumer. Je vois mal comment chacun va pouvoir se retrouver dans cette articulation -y compris les techniciens-, à avoir la même interprétation. Les enveloppes dédiées à l'habitat, aux services vont être réparties, via les Scot, à l'échelle des territoires. Il y aura des arbitrages à opérer entre les communes d'un même périmètre. Certains vont être lésés. Mais le but, c'est d'aller vers plus de cohérence et de penser au-delà de la commune. Quoi qu'il se passe, il y aura de nouvelles formes d'aménagement du territoire : rénover, construire la ville sur la ville, dans le neuf aussi. Nous avons inauguré à Embrun le programme Cœur de vie, proche du centre-ville, qui était à l'origine une friche commerciale et trois logements. Il comprend aujourd'hui 60 logements dont certains destinés aux seniors, chauffés par un réseau de chaleur, avec une architecture intéressante, en bordure de voirie. Ce genre de projet a du sens et montre que, malgré les contraintes réglementaires, on peut trouver des solutions.

Pour assister à la conférence sur le Zan : Rendez-vous le mardi 11 octobre, à 10h, à l'hôtel du Département, à Gap. Inscription souhaitée par téléphone, au 04.92.43.60.31.

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