Changer l’image des « HLM » et promouvoir la construction de logements sociaux, voilà deux des objectifs du Palmarès régional de l’habitat Provence-Alpes-Côte d’Azur qui a été remis le 10 novembre en Préfecture de Région, à Marseille. Pour cette nouvelle édition, dix réalisations qui « mettent en avant l’innovation sociale, environnementale ou urbaine » ont été primées.
200 000 ménages mal logés
Parce qu’il y a urgence de donner envie de construire des logements sociaux. « Notre région souffre d’un fort déficit de logements, aussi bien privés que publics. Près de 200 000 ménages ne sont pas, ou mal, logés en Provence-Alpes-Côte d’Azur », a rappelé Christophe Mirmand, le préfet de Région. « Pourtant la production de logements s’effrite depuis 2019 », a regretté le représentant de l’Etat. « Le palmarès montre comment l’innovation, qu’elle soit sociale, environnementale ou urbaine peut se mettre au service de l’habitat et de la qualité de vie. Les dix opérations lauréates de cette quatrième édition du Palmarès régional de l’habitat sont le résultat d’un engagement collectif et illustrent de la meilleure manière la prise en compte des attentes des habitants et des enjeux liés au logement », a insisté le Préfet.
Ce Palmarès, organisé par la DREAL, avec l’EPF Paca, l’association régionale pour l’habitat social, la Banque des Territoires et Action Logement entend montrer la nécessité de travailler collectif pour répondre aux enjeux.
« Les bailleurs sociaux sont à la croisée des chemins. Ils se présentent comme des partenaires des collectivités pour reconstruire la ville. Tous ces projets lauréats s’insèrent au cœur de la ville », a souligné Pascal Friquet, le président de l’Association régionale pour l’habitat social.
Les dix lauréats du Palmarès
Draguignan : le « Hameau Saint-François »
Le Grand prix du jury a été attribué à la Foncière Habitat et Humanisme pour la réalisation du « Hameau Saint-François », réalisé sur un terrain du diocèse du Var, à Draguignan. Cette opération de 22 logements en foyer et de 17 logements sociaux est dédiée à des personnes fragiles. La mixité de logement a été particulièrement travaillée, ainsi que les espaces verts et collectifs afin de favoriser les activités partagées. Le projet s’insère dans centre-ville de Draguignan, à quelques dizaines de mètres de sa fameuse Tour de l’Horloge. Sur cette opération le maître d’œuvre, l’atelier Pirollet, a dû travailler cette intégration dans un cœur de ville historique.
Carnoux-en-Provence : le « Saint-Augustin »
Sur cette opération immobilière de 60 logements sociaux réalisés par Unicil avec comme architecte Jérôme Siame, il a fallu tirer parti d’un terrain en forte déclivité. Il s’agit là d’un exemple d’intégration d’un projet dans un tissu urbain composé de maisons individuelles. « Dans un quartier pavillonnaire, nous avons réalisé une résidence qui s’intègre dans le tissu urbain », explique Eric Pinatel, le directeur général d’Unicil. « Ce projet montre la volonté de la commune de produire du logement pour tous. Cette volonté ne vient pas uniquement de la loi SRU, mais du besoin que nous ressentons de nos citoyens de se loger dignement. Comme nous avons peu de foncier, nous saisissons toutes les occasions », a raconté Jean-Pierre Giorgi, le maire de Carnoux-en-Provence.
Marseille : Unicil vend en poupe
Marseille : « Le Monticole »
Direction les quartiers Nord de Marseille où Erilia a réussi à implanter dans une ancienne école du quartier du Plan d’Aou une médiathèque, un pôle médical, un tiers lieu culinaire et 30 logements sociaux. Avec « Le Monticole » Erilia a livré un bâtiment en pierre de massive de Beaulieu, « un matériau esthétique et durable », soulignent Nicolas Masson et Bag Architecte. « Cette opération est l’aboutissement d’une trentaine d’années de renouvellement urbain au Plan d’Aou », a souligné Antoine Jeandet, directeur général adjoint d’Erilia. « Nous contribuons avec ce projet à la présence de services publics comme la médiathèque gérée par la ville, ou le tiers lieu d’insertion par le travail autour de la cuisine », a-t-il ajouté.
Sainte-Tulle : « Porte d’accueil »
A Sainte-Tulle, dans les Alpes-de-Haute-Provence, Unicil a livré 25 logements en résidence-accueil. Le but était d’offrir une résidence à des personnes pouvant alterner résidence et hôpital de jour pour des résidents issus de l’hôpital psychiatrique, des personnes précaires ou en situation de handicap psychologique. « Une autre facette du savoir faire des bailleurs sociaux et de leur capacité à répondre à tous les besoins des territoires », a mis en avant Unicil. Le bâtiment a été dessiné par R+4 Architectes afin qu’il s’insère dans un cadre naturel, non loin d’un cours d’eau.
Toulon : « Fort Saint-Antoine »
Sur les pentes du Faron, à l’emplacement de l’ancienne résidence La Valbourdine, Erilia a porté un projet pilote qui a vocation à accompagner des jeunes de 16 à 25 ans en perte de repère afin de les amener à l’autonomie. Au total 43 logements en PLAI ont été construits par ABB Architectes. « Il s’agit d’un concept unique en France, la réussite d’une co-construction auxquels s’ajoutent des engagements sociaux forts pour sortir de la rue des jeunes », a souligné Antoine Jeandet, d’Erilia. Le projet a été réalisé avec l’association des Apprentis d’Auteuil et l’aide de la ville de Toulon et de la Métropole Toulon Provence Méditerranée.
Le Muy : « Paul Cavalier »
Sur la commune du Muy, dans le Var, Logis Familial Varois a réalisé un projet ambitieux porté par la mairie. Il s’agissait de remplacer des installations municipales obsolètes et d’insérer au sein d’un groupe scolaire 50 logements sociaux, une cantine scolaire, une salle polyvalente et un mini-stade. « Pour une commune rurale du Var comme la nôtre, la loi SRU a été très difficile à faire accepter à la population. Sans une équipe, sans une grosse volonté, on n’y arrive pas », a mis en avant Lilian Boyer, la maire du Muy qui a été accompagnée notamment par l’EPF Paca et la Banque des Territoires. « Le mot partenaire est important, tout comme la volonté de l’élu qui veut faire du logement social », a jouté Pascal Friquet, directeur général du Logis Familial Varois. L’architecte a été NTC Architecture.
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Mouans-Sartoux : « Sonia Delaunay »
Logis Familial a réalisé 41 logements sociaux sur cette commune des Alpes-Maritimes qui se sont inscrits dans un projet global de réaménagement du sud de la ville. Les logements sont adossés à la voie piétonne et à proximité de la gare. « Cela fait des années que Mouans-Sartoux réfléchit sur l’évolution de son territoire péri-urbain. Elle souhaitait loger ses habitants et éviter l’étalement urbain », a souligné le représentant du cabinet d’architectes Comte & Vollenweider. L’opération propose une grande qualité de confort avec une approche à mi-chemin entre du logement collectif et intermédiaire.
Nice : « Les jardins de Trachel »
Logirem a travaillé sur un immeuble passif qui ne nécessite pas de chauffage. Il s’insère dans le quartier Trachel et propose un « poumon vert ». Un toit terrasse dédié à des jardins partagés a été réalisé. Il est ouvert aux résidents, mais aussi aux habitants du quartier. La résidence a été imaginée par Didier Roman de l’Atelier du port. Elle accueille 32 logements locatifs sociaux.
Carpentras : « L’îlot Mouton »
A Carpentras, Grand Delta Habitat est intervenu sur un projet qui participe à la métamorphose du centre-ancien. Cette résidence de 35 logements s’articule autour d’un patio central et d’un espace partagé qui offrent une qualité de vie pour les habitants. L’objectif était d’intégrer ces logements dans le quartier. « L’îlot Mouton se veut respectueux de l’architecture du quartier », a salué Serge Andrieu, le maire de Carpentras.
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Nice : « Bellanissa »
La Maison Familiale de Provence a porté une opération de 36 logements sociaux pour le compte de la ville de Nice, route de Turin, à proximité du Paillon. « Cette opération participe au rayonnement du quartier », a insisté Karim Ben Ahmed, conseiller municipal. Il a été nécessaire de démolir d’anciens bâtiments et de construire le nouvel immeuble dans une démarche de performance environnementale. L’immeuble a aussi été bâti par le cabinet Erades & Douzat dans l’objectif d’atténuer les nuisances sonores d’un axe routier.
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