Ce n'est pas d'aujourd'hui que Var Habitat « tombe » dans le panneau photovoltaïque puisqu'il y a une douzaine d'année déjà, au début de la première vague dans ce domaine, le toit du siège, à La Valette, avait fait l'objet d'une installation suivie d'une ou deux opérations éparses. « C'est dans notre ADN RSE de nous inscrire dans des démarches vertueuses de développement durable, et pour ce faire de tester de nouvelles solutions », explique Martial Aubry, directeur général de Var Habitat.
Ainsi, le premier bailleur social du département (près de 15 000 logements, plus de 34 000 locataires) monte en puissance actuellement en expérimentant deux nouvelles pistes. La première avec la société EnerLoop, bureau d'études techniques spécialisé dans le photovoltaïque, qui a proposé à Var Habitat de changer d'échelle dans le cadre de plusieurs installations avec bail de longue durée, en l'occurrence 30 ans. En contrepartie de cette location d'espaces en toiture, l'office devrait percevoir 1,137 million d'euros sur l'ensemble de la période. La somme sera réinvestie dans des travaux sur le patrimoine « maison », selon le même principe que l'utilisation du fruit de la location des emplacements d'antennes des opérateurs de téléphonie mobile, tandis que l'électricité produite sera réinjectée dans le réseau public.
La phase d'études et de diagnostic se poursuit sur trois espaces de 2 500 m2, 1 750 m2 et 5 100 m2, avant la réalisation proprement dite, attendue pour le courant du 2e semestre, conduite par le partenaire qui sera en charge des investissements, de l'exploitation et de la gestion. « On ne s'interdit pas d'étendre le dispositif, sachant que cette première initiative porte sur nos toitures les plus accessibles et les plus compatibles à ces équipements », précise Martial Aubry.
Efficience partagée
Cela permet en outre à Var Habitat de tester de façon plus importante le volet photovoltaïque, y compris dans la perspective de construction, à terme, de bâtiments neutres ou à énergie positive via des panneaux solaires, afin de générer de l'autoconsommation, en particulier sur les parties communes, permettant de réduire les charges pour l'office et les locataires.
Une autre opération va plus loin, sur l'initiative de la ville du Pradet, en partenariat avec Enedis et la Métropole Toulon Provence Méditerranée, dans le cadre d'un projet européen. Il s'agit d'installer des panneaux photovoltaïques sur le toit de la résidence « Le Clos Meunier », pour produire de l'électricité toujours, avec baisses des charges communes mais aussi baisse de la facture électrique pour chaque locataire grâce à la réinjection de l'énergie produite in situ. Le projet est en cours et doit aboutir également en 2021.
« Techniquement il est possible de faire beaucoup de choses, commente Martial Aubry. Nos réflexions d'ensemble portent sur le rendement des réalisations. Nous sommes dans l'efficience, dans la recherche du bon compromis qui profite à tous. Nous sommes encore dans un cycle amont d'expansion qui peut bénéficier d'aides de l'Ademe, de l'Europe, de l'Etat. Il ne faut pas s'en priver. Les bailleurs sociaux sont souvent moteurs dans ces évolutions, par la diversité des sites, par la maîtrise totale de nos bâtiments, ce qui est plus compliqué dans des résidences privées avec de nombreux copropriétaires, par l'échange aussi en réseau. Nous discutons beaucoup de ces avancées entre offices publics, ce qui nous fait progresser individuellement et collectivement. »