Pour 80 ans de mariage, on parlerait de noces de chêne. Avez-vous le sentiment que l’Union patronale du Var n’a jamais eu de racines aussi fortes ?
Gérard Cerruti : Rappelons que l’UPV première mouture a été créée en 1937, marquant le départ en France du patronat dont nous avons conservé le vocable. Nous sommes également quasiment les seuls à agir dans l’unité Medef/CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises, NDLR), ce qui nous vaut d’être les plus nombreux en termes d’adhérents. Ce sont nos racines, notre ancrage qui ont généré cette force d’union, de dynamique commune, de développement partagé, sans conflit entre nous contrairement à d’autres départements en proie à des combats fratricides et forcément problématiques quant à l’unité des actions. Dans le Var, nous sommes unis pour défendre nos idées et les intérêts de l’entreprise.
Comment cela se traduit sur le terrain ?
Avant tout par les services développés et en développement permanent, sociaux, juridiques, financiers, économiques, environnementaux, culturels, en matière de formation, de ressources humaines, de santé au travail, de conseils et assistances divers… pour les entreprises adhérentes ainsi que leurs salariés. C’est très important car l’UPV est à leur écoute et à leur côté pour leur faciliter la vie, les aider à résoudre leurs éventuels problèmes. C’est unique en France à ce niveau compte tenu de l’offre, qualitative et quantitative, que nous proposons, qui sert d’ailleurs souvent de modèle au Medef et à la CPME.
Quels sont les plus grands bouleversements de l’économie actuelle ?
Incontestablement ceux liés à la numérisation. Les entreprises qui n’y viennent pas sont en danger. Sachant que dans le Var 93 % d’entre elles ont moins de 10 salariés, il est nécessaire de bien les informer et de bien les accompagner dans cette mutation. En outre, tout en s’inscrivant dans la mondialisation, la numérisation a aussi une incidence locale. Il ne faut pas perde de vue que nos TPE et PME varoises travaillent en majorité dans le département et la région, il leur faut donc avoir conjointement une vision à cette échelle. Du global au régional et vice versa.
La réforme du Code du travail œuvre-t-elle dans le sens du changement de paradigme que vous réclamez depuis longtemps ?
Ces ordonnances, si on ne les modifie pas, marqueront un vrai changement que nous espérons. La confiance des chefs d’entreprise dans la politique économique française est primordiale car synonyme d’embauches dans la sérénité et d’activités de façon égalitaire avec les pays voisins. L’Europe sociale a été oubliée et nous subissons les conséquences des différences devenues distorsions de concurrence entre les 28 pays, si l’on enlève déjà les Britanniques. Il faut harmoniser tout cela, en particulier sur les charges, les salaires, la fiscalité.
Peut-il y avoir un renouvellement de modèle économique et social sans réduction de dépenses publiques ?
Cette réduction est indispensable même si cela fait mal au cœur. Si l’on ne fait pas des économies à tous les niveaux, notre pays ne pourra pas s’en sortir. J’inclus dans cette revendication une réflexion essentielle s’agissant de l’entreprise et qu’il me semble nécessaire de réaffirmer : les dirigeants n’ont pas besoin d’aides des pouvoirs publics ! Elles ont été mises en place et reconduites au fil du temps car on n’a pas su organiser autour de l’entreprise une économie suffisante pour créer de l’emploi. Si l’Etat nous donne enfin les possibilités de nous développer sans aide, cela nous suffira amplement. Nous n’avons pas besoin de tendre la main et de faire la manche…
Avez-vous un message à formuler à propos des 80 ans de l’UPV ?
Merci à tous nos adhérents qui nous font fidèlement confiance, à nos partenaires et à notre personnel dévoué et compétent, en particulier notre secrétaire général Thierry Balazuc pour sa grande implication.