Odeurs de butternut de Gordes, de courge musquée de Provence, d'oignon, de curry… la soupe 100 % bio est en pleine préparation. Les légumes bruts sont entreposés, puis nettoyés. Ils sont ensuite coupés et cuits. L'ensemble est réduit en purée. Les ingrédients sont ensuite assemblés. « On cuisine maison, sans additif », insiste Charlotte Trossat, gérante de l'entreprise avignonnaise Local en bocal. Les pots sont alors remplis, capsulés et enfin stérilisés.
D'ici sortent 140 000 pots, bouteilles ou poches. Cinquante tonnes de légumes sont nécessaires pour cette production. Sept salariés participent à la fabrication de soupes chaudes et froides, de préparations pour taboulé, d'houmous, de compotes, de coulis et de ratatouilles.
Une trentaine de recettes est confectionnée par Local en bocal et l'auteure culinaire Valérie Cupillard. La recherche et le développement y sont permanents. De nouvelles recettes devraient voir le jour en 2019 : une soupe, une sauce tomate et trois légumes cuisinés dont la cocotte de fenouil et carottes.
Doubler le chiffre d'affaires cette année
Cette année, l'objectif de chiffre d'affaires (CA) est fixé à 400 000 euros, soit le double de celui de 2017. Ses clients : sa propre marque « A côté » qui est commercialisée dans le réseau spécialisé bio (50 % du CA), les cantines de la ville d'Avignon (10 % du CA), La Vie Claire (25 % du CA) et les agriculteurs locaux pour lesquels Local en bocal fait du travail à façon (15 % du CA). « Nous sommes un outil à la disposition de la filière bio et local. Nous valorisons les invendus. Ce sont des débouchés supplémentaires pour les agriculteurs », explique Charlotte Trossat. Son entreprise a été récompensée cette année par le Réseau Entreprendre, par le Contrat pour l'emploi et le développement responsable des entreprises (Cèdre) en région Provence-Alpes-Côte d'Azur et par l'agrément Esus (Entreprise solidaire d'utilité sociale).
Objectifs à cinq ans
La production de Local en bocal a démarré en octobre 2015. Depuis l'entreprise a déménagé deux fois et emménagé dans ses nouveaux locaux au sein de la cité de l'entreprise à Agroparc en août dernier. « D'ici cinq ans, je souhaiterais avoir une dizaine de salariés et atteindre un million d'euros de chiffre d'affaires. Ce sera le bon équilibre pour chacun. J'ai envie de travailler encore mieux la démarche RSE [Responsabilité sociétale des entreprises, NDLR] et la qualité des produits. Car la marque que j'ai créée ressemble à ma façon de consommer », conclut Charlotte Trossat. Local en bocal entend travailler sur la filière agricole en amont pour sécuriser son approvisionnement et développer ainsi de nouvelles productions locales comme le gingembre ou le curcuma.