C'est un chantier assez conséquent à l'échelle du département des Hautes-Alpes. Quatorze millions d'euros vont être investis dans la rénovation de deux bâtiments du 4e Régiment de chasseurs de Gap (accueillant cinq escadrons sur sept) et un bâtiment du Centre de formation initiale des militaires du rang (CFIM), qui accueille l'ensemble des nouveaux soldats de la 27e brigade d'infanterie de montagne. Ces édifices, datant de la construction de la caserne dans les années 1980, abritent les bureaux des cadres, les logements des militaires du rang et des salles d'instruction pour le CFIM. Il s'agit de remettre au goût du jour, mais surtout d'améliorer les conditions de vie et de travail des militaires.
Vendredi 8 février, Geneviève Darrieussecq, secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Armées, est venue inaugurer le début de ce chantier. Une réhabilitation souhaitée de longue date, très attendue, a souligné le colonel Pierre de Thieulloy, le chef de corps du 4e RCh. « La façade parle d'elle-même », a-t-il indiqué à la secrétaire d'Etat en s'arrêtant devant l'un des bâtiments concernés par la rénovation, à la peinture défraîchie.
Il s'agit de désamianter, remplacer les menuiseries extérieures, refaire les réseaux électriques, les sanitaires, la peinture, les revêtements de sols et revoir le chauffage et la ventilation, sur 16.000 m². Les travaux débuteront en mars par le bâtiment 15 pour une livraison fin 2020. Le bâtiment 12 sera terminé en 2022 et le 10 fin 2023. Soit cinq ans de travaux. « Soixante mois, c'est long. On va essayer de compresser la durée. Je sais que je mets la pression ce faisant. Et attention, ensuite je vérifie ! », s'est exclamée la secrétaire d'Etat devant les chefs d'entreprise concernés.
La difficulté tient principalement au fait de devoir reloger les militaires le temps des travaux. Une zone tampon, composée de bungalows, a été construite à cet effet en novembre dernier, pour un coût de 4,3 M€, à proximité de la place d'armes. Deux escadrons, soit environ 200 militaires, peuvent y résider. Un roulement est donc nécessaire.
Des chambres de quatre, modulables à six
Actuellement, les trois bâtiments comportent environ 200 chambres qui abritent jusqu'à six militaires pour certaines. « Le projet prévoit des chambres de quatre, modulables à six quand nécessaire », explique l'adjudant-chef Orlando Martinez Corral, conducteur de travaux au sein du pôle maîtrise d'oeuvre de l'Etablissement du service d'infrastructure de la Défense de Lyon (Esid). Pour l'heure, une chambre se compose de six lits, six placards, trois lavabos et une douche. Dans la salle d'eau, l'objectif est de placer des meubles pour six sous les lavabos, de refaire les douches et le carrelage. Dans l'espace nuit, le carrelage va être remplacé par du PVC. L'étanchéité des balcons va être refaite et un éclairage ajouté. Les portes communicantes entre les chambres vont être condamnées afin d'éviter les vols. Même traitement pour les bureaux, situés au rez-de-chaussée : circulation, peinture, carrelage, faux-plafond, protection murale, ventilation vont être revus. Quid des façades, comme l'a pointé le colonel ? « Elles ne seront pas refaites, mais c'est prévu par la suite », annonce l'adjudant-chef.
Geneviève Darrieussecq s'est félicitée que ce chantier profite aux entreprises locales. Effectivement, sur les sept lots que compte le chantier, six reviennent à des entreprises haut-alpines : la Miroiterie gapençaise (menuiseries extérieures), la Routière du Midi et SARL Eynaud (aménagements intérieurs), Ineo Provence et Côte d'Azur (électricité), Sogetha et Therma GED (chauffage, plomberie, ventilation), Caveglia et Marchetto (revêtements de sols et murs) et Arnaud peinture.