Permis purgé des recours, achat du terrain, démarrage de la commercialisation, premiers appels d'offres en juillet... A Sophia Antipolis, le projet Ecotone de la Compagnie de Phalsbourg se rapproche de plus en plus du démarrage des travaux. Un peu moins de deux ans après avoir remporté l'appel à projets lancé par la Casa (Communauté d'agglomération Sophia Antipolis), le PDG de la société, Philippe Journo, vient de présenter aux acteurs du technopôle les ambitions et le calendrier de cette opération. Une présentation menée sur le site même du projet, un terrain de cinq hectares à l'entrée sud de Sophia Antipolis, dans la zone des Trois Moulins.
Sophia Antipolis : promesse de vente signée pour Ecotone Antibes
« Nous allons bâtir ici le campus écologique du XXIe siècle sur un des meilleurs emplacements de la Côte d'Azur, l'entrée de Sophia Antipolis, ce qui justifie son prix », assure Philippe Journo. Ce complexe mixte de plus de 40 000 m2, une "colline habitée" où le végétal sera omniprésent (56 % de la parcelle), veut proposer aux entreprises et à leurs salariés un cadre de travail résolument novateur : des lieux très ouverts où le dedans et le dehors seront très proches, des plateaux circulaires, des services multiples à l'image d'un resort tertiaire, etc.
Ecotone, une expression du biomimétisme en architecture
« Le projet a été conçu avant la crise sanitaire mais il est totalement en phase avec les attentes post-covid : être entouré de nature augmente de 15% la créativité sur les espaces de travail », affirme Philippe Journo. « A Sophia Antipolis, les bâtiments sont longtemps restés cachés dans la nature. La taille et le dynamisme du technopôle justifient la création, à son entrée, d'un tel projet emblématique. La communauté d'agglomération réfléchit même à une implantation dans ce futur campus », ajoute Jean Leonetti, le président de la Casa.
Pour concevoir cet ensemble, la Compagnie de Phalsbourg s'est entourée de grandes signatures : Jean Nouvel, Manal Rachdi, Jean Mus pour le paysage. Xavier Niel, actionnaire à titre personnel, est également engagé dans l'opération. « Comment marquer, architecturer, les nouveaux programmes triviaux d’un bord d’autoroute ? », s'interroge Jean Nouvel. « En étant harmonique par l’écho des formes architecturales et des couleurs avec le biotope du lieu et l’horizon lointain », poursuit l'architecte international. Cette colline habitée sera donc une expression du biomimétisme en architecture « en proposant une architecture flexible, connectée, qui s’insère parfaitement dans le paysage et qui cultive le plaisir d’être ici », ajoute Jean Nouvel.
Des bureaux comme en lévitation
Le programme Ecotone Sophia Antipolis (240 millions d'euros d'investissement global), qui surplombera le passage du BHNS (Bus à haut niveau de service) pour l'accessibilité, prévoit 34 800 m2 de bureaux et d'espaces de coworking, 1 249 places de parking, un auditorium de 250 places, un hôtel 4 étoiles, des restaurants, un business center, des salles de sport et de bien-être, une e-conciergerie...
Sophia Antipolis : renouvellement urbain et mixité confirmés
Ouvrage inédit par l'importance des surfaces végétalisées et des jardins, Ecotone va combiner pour sa construction le béton, l'acier et le bois avec notamment la zone tertiaire bâtie en élévation sur des poteaux, au-dessus des parkings et d'un socle paysager qui se reflétera dans un jeu de miroirs. Et l'approche environnementale ne sera pas oubliée : labels BDM (Bâtiment durable méditerranéen) niveau argent, Biodivercity, certification Breeam niveau excellent. Plus la mise en place d'un réseau de chaleur à partir du centre de traitement des déchets d'Univalom, pour fournir les besoins en chaud et froid.
Un terrassement de 250 000 m3
Dans un contexte marqué par une hausse très forte du coût des matériaux de construction, les responsables du projet reconnaissent avoir retravaillé des aspects techniques du projet, avant les consultations d'entreprises, pour resserrer le budget travaux. Ces solutions ont consisté à privilégier, sur certains ouvrages, le béton plutôt que le métal.
Pour les appels d'offres (en corps d'état séparés), ils sont prévus en juillet avec les premiers marchés de dépollution et de terrassement. Ce dernier sera à la hauteur des ambitions du projet avec un volume de 250 000 m3 de matériaux à traiter. Le coup d'envoi des travaux pourrait être donné à la rentrée avec ensuite un délai de deux ans et demi à trois ans pour faire sortir de terre Ecotone, fin 2024-début 2025.
Pour mener à bien cette opération mais aussi le projet Village de Sophia dans le secteur des Clausonnes, la Compagnie de Phalsbourg a renforcé sa direction technique avec l'arrivée, aux côtés de Cyris Villedieu, le responsable du pôle, de Philippe Vignon, précédemment directeur opérationnel chez Socri et Vinci Immobilier.