« Docteur des souvenirs », voici comment Virginie Sauvion, gérante de la société SMT* à L'Isle-sur-la-Sorgue, aime se définir. Elle est quotidiennement confrontée à de petites histoires extraordinaires de particuliers qui font appel à elle pour ressusciter des souvenirs de famille. Elle accompagne aussi les institutions ou les entreprises pour raviver la mémoire collective.
« Ce qui me plaît énormément dans mon travail, c'est de voyager dans le temps et dans l'espace. Il y a un an, j'étais plongée dans le New York de 1968 avec des gens au look hippie et il y a deux semaines, je me suis retrouvée le 12 janvier 1927 à Rabat recouvert de neige », évoque-t-elle.
Côté institutions, Virginie Sauvion travaille avec les Archives nationales d'outre-mer à Aix-en-Provence. « Je numérise des films 16 mm des années 50 sur l'Algérie, car les Archives nationales d'outre-mer ont pour projet de concevoir une exposition sur cette thématique », précise-t-elle. Elle collabore aussi avec Effectimmo et réalise des films sur des biens immobiliers à vendre.
Côté particuliers, elle explore des vies de famille. « Une vie banale peut être extraordinaire », s'exclame Virginie Sauvion. Grâce à elle, deux frères, qui ne s'étaient plus parlé depuis 20 ans, se sont retrouvés… Les souvenirs d'enfance ont réussi à les rabibocher.
Un métier très technique
Pour rénover les vieux films sur bobine, différentes phases sont nécessaires : nettoyer avec un chiffon de soie, vérifier les points de colle, découper, recoller, bref faire un véritable travail de restauration. Ensuite, le support est passé dans un télécinéma qui va permettre de convertir des films analogiques en films numériques.
Tout ce savoir, Virgine Sauvion l'a acquis au fur et à mesure des années. Diplômée de l'Ecole des Gobelins à Paris, elle travaille pour Photo Service, puis pour les agences Sipa, Gamma et Abaca. En 2010, elle déménage dans le Sud et se remémore : « Quand j'étais petite, je collais bout à bout des films Super 8 de mes parents. Je leur avais dit qu'un jour je le ferai sur un ordinateur. C'est chose faite désormais. »
Des envies de plus grand
« Je cherche à m'agrandir. Je prospecte du côté du Thor et de L'Isle-sur-la-Sorgue pour un local d'environ 60 m2», souligne Virginie Sauvion. Car l'accueil du client lui paraît fondamental. « Je rentre dans leur vie, il faut qu'ils se sentent accueillis », conclut le docteur des souvenirs.
* Sauvion Médias Transfert.