Ces dernières années, les problèmes d’approvisionnement dus à la pandémie du Covid-19 et à la guerre en Ukraine ont fait exploser les prix des matériaux. Les câbles électriques, en raison du cuivre que renferme la gaine PVC, l’acier, l’aluminium, le fer, les tuiles en terre cuite, le bois… tout est beaucoup plus cher qu’en 2019, et même en 2020.
Les vols sur les chantiers constituent un fléau pour les professionnels du BTP
Ce sont donc des marchandises valant des dizaines de milliers d’euros qui sont stockées dans les entrepôts des chantiers de construction. Et qui suscitent toutes les convoitises. Les vols deviennent ainsi monnaie courante. Rien n’est épargné, y compris les robinetteries, les fenêtres en alu, le carburant, et même les grues.
Les professionnels du BTP mettent différentes mesures en place, comme la limitation des stocks au strict nécessaire ou l’installation de portails automatiques. En revanche, la pose de caméras est jugée inutile, et l’embauche de vigiles, trop coûteuse. La situation préoccupe grandement les représentants de la filière, qui réclament davantage de rondes de policiers afin de dissuader les voleurs.
La question de la sécurité décourage les candidats aux appels d’offres
Ces spoliations ont une autre conséquence moins visible : le manque de candidats pour répondre aux appels d’offres. C’est le cas dans certains des 500 quartiers prioritaires et socialement sensibles qui doivent bénéficier de programmes d’embellissement et d’amélioration du cadre de vie d’ici 2030. Au total, l’Agence nationale de renouvellement urbain (Anru) prévoit d’y consacrer les douze milliards d’euros qu’elle a récoltés.
Seulement, d’éventuels travaux risquent de gêner certains trafics. Aussi, pour les protéger, les gangs n’hésitent pas à se livrer à des actes d’intimidation, ou à cambrioler les chantiers. Les passages réguliers des forces de l’ordre ne suffisent pas dans ces quartiers prioritaires de la politique de la ville.
Et alors qu’elles pourraient étoffer leurs carnets de commandes, les PME du bâtiment préfèrent renoncer, expliquant que les marges sont déjà contraintes sur ce secteur, sans compter le surcoût lié à des pertes et des délais supplémentaires. Désormais, l’ajout d’un budget dédié à la sécurité est demandé dans les appels d’offres. Les professionnels misent également sur l’insertion des populations locales, qui répondent souvent aux critères définis par la loi pour bénéficier de 5 % des heures de chantiers, à savoir des personnes peu qualifiées et éloignées de l’emploi.
Le besoin de protection, une nécessité
Le besoin de protection est tel, dans le contexte économique actuel, que les professionnels du conseil dans le bâtiment exerçant en indépendants privilégient le portage salarial pour son côté sécuritaire et flexible. En effet, les professionnels portés jouissent d’une grande liberté tout en profitant des avantages sociaux liés au statut de salarié, tels que :
- La couverture santé,
- La prévoyance,
- L’assurance chômage,
- Un salaire minimum garanti en fin de mois,
- Le droit à la formation,
- La protection de l’assurance responsabilité civile professionnelle souscrite par la société de portage.