TPBM : Comment se portent les entreprises du secteur des infrastructures en cette période de crise économique ?
Sébastien Bothier : Elles avaient, en partie, suspendu leur activité pendant le confinement mais les travaux publics ont été un des premiers secteurs à redémarrer, avec les difficultés que l'on peut imaginer à cause des mesures sanitaires notamment. Nous avons de la chance parce que 2019 a été une bonne année et que les carnets de commande étaient bien remplis.
Cependant, si les projets d'infrastructures portés par les collectivités ne sont pas relancés très rapidement, on va accuser à partir de septembre une forte baisse de l'activité. Il faut savoir que notre secteur dépend à 70 % de la commande publique et travaille donc seulement à 30 % avec le privé, même si ces chiffres évoluent un peu en faveur du privé.
Quels seront vos axes d'intervention en tant que président de Routes de France Paca ?
Nous allons travailler sur la sécurité. Malheureusement, l'année dernière, nous avons déploré dix accidents dans la région. Ce n'est pas acceptable et nous allons faire en sorte que leur nombre diminue en rappelant les règles et en réfléchissant à des campagnes de prévention.
A l'heure où on parle de plus en plus de smart city, comment la profession aborde-t-elle le numérique ?
On a l'image d'un secteur traditionnel, pas forcément tourné vers les nouvelles technologies, mais c'est inexact. Nos entreprises travaillent de plus en plus avec des start-up afin d'apporter des solutions intelligentes à des questions importantes, comme la mobilité, la sécurité, l'environnement. Par exemple, nos entreprises sont capables d'installer des parkings publics avec des capteurs connectés qui indiquent les places de libre, à l'image des parkings souterrains. Il s'agit là d'un service supplémentaire et d'un gain de temps pour les automobilistes. Nous savons aussi créer des réseaux de transports en commun connectés afin de mieux gérer le trafic. Un autre exemple : à Euroméditerranée nous avons installé un passage piétons lumineux, éclairé par Led.
Qu'en est-il des enrobés recyclés ou avec des particularités spéciales ?
Dans nos métiers, l'innovation passe bien entendu par le développement d'enrobés intelligents : certains traitent de l'eau de pluie ou de ruissellement, d'autres sont réalisés avec des matières recyclées. Aujourd'hui nous savons réaliser des enrobés avec 50 % de matières réutilisées.
Les routes, un tiers de l'activité des travaux publics
Les routes représentent entre 33 et 35 % de l'activité des travaux publics, soit 4 milliards d'euros de chiffre d'affaires en Provence-Alpes-Côte d'Azur.