TPBM : Comment s'est déroulé l'arrêt des opérations ?
Salvador Nunez : Dans l'extrême urgence, avec priorité donnée à la protection des hommes et des femmes. Il a fallu prendre en considération des situations très différentes. Certains chantiers ont été quittés brutalement par des entreprises laissant tout en place sans se préoccuper de la sécurité des sites. Nous avons géré nous-mêmes les fermetures de ces chantiers, dans les règles. Heureusement, d'autres entreprises ont été plus précautionneuses. Dès le 16 mars, nos 34 chantiers, répartis sur une douzaine de sites, ont donc été arrêtés. Immédiatement aussi nous avons mobilisé nos forces pour poursuivre toute l'activité possible en télétravail, à savoir continuer les études et projets en cours. Conjointement, nous avons gardé attache avec les entreprises de nos chantiers, de façon à être très vite opérationnels dès la parution du guide de préconisations en vue de la de reprise dans notre secteur, officialisé le 2 avril. Cela nous a permis aussi de connaître leurs positions, entre celles qui souhaitaient et pouvaient reprendre, celles qui rencontraient des difficultés d'approvisionnement en matériel sanitaire obligatoire. Il faut non seulement des équipements dans les normes, bien entendu, mais en quantité suffisante pour des grands chantiers. Il était nécessaire aussi de mettre à jour tous les documents inhérents aux modifications des conditions de travaux.
A mi-mai, tous les chantiers ont repris ?
Oui, tous nos chantiers ont redémarré au 15 mai. A partir de fin mai, d'autres sont prévus, essentiellement dédiés à la gestion du patrimoine autoroutier, à l'entretien, la maintenance. Parmi les reprises les plus importantes, il y a les travaux de chaussée sur 2 x 13 km de l'A8, à Brignoles, jusqu'à fin juin. Compte tenu du trafic moins dense, l'entreprise peut travailler le jour (enrobés) et la nuit (rabotages), plutôt que seulement la nuit en configuration normale. Les travaux de la bretelle autoroutière d'Ollioules/Sanary ont repris aussi, interrompus juste avant la livraison et dont l'ouverture était espérée pour cet été après validation des autorités de sécurité. La décision appartient à l'Etat. Parmi les grands travaux dans la région, n'oublions pas l'élargissement en 2x3 voies de l'A52 mis en service le 19 mars, de façon discrète donc, au début du confinement, consécutivement à plus de 2 ans de chantier.
Quid de l'élargissement de l'A57, à la sortie Est de Toulon ?
Nous sommes dans les études et les consultations des entreprises. Nous avons d'ailleurs prolongé les délais de remise des offres. Le calendrier initial est maintenu, à savoir la désignation des entreprises cet automne et le démarrage des travaux fin 2020/début 2021. Il s'agit d'un grand chantier dont la livraison est prévue au plus tard en 2025...
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Quelle est la politique d'Escota s'agissant des surcoûts pour les entreprises liés aux mesures sanitaires ?
Nous échangeons beaucoup avec les chefs d'entreprises, d'abord sur le strict respect des exigences de sécurité sanitaire sur tous nos chantiers. C'est notre préoccupation première. Concernant la prise en charge des surcoûts, nous ne savons rien ou pas grand chose pour le moment, donc nous allons monitorer pour nous faire une idée précise à partir du terrain et non sur des estimations aléatoires. Nous sommes conscients de la situation, mais il convient d'être raisonnable. Certains reprennent sans surcoût tandis que d'autres avancent des chiffres de l'ordre de 30%, a priori. Il n'est pas question de faire des chèques en blanc. Au regard de la période difficile, soyons constructifs et définissons la meilleure politique en la matière.