Sept mois après le vote d'une délibération de principe, la ville de Marseille vient de lancer l'appel à candidature pour sélectionner les groupements de concepteurs-constructeurs qui réaliseront le plan de rénovation des écoles, dans le cadre d'un contrat de partenariat public-privé (PPP). Le marché publié ce 24 avril énonce la durée du contrat : 4 ans. Et son montant : 754,776 millions d'euros HT. Une somme stratosphérique destinée à financer la démolition / conception / reconstruction de 28 groupes scolaires dits « GEEP »* et de leurs gymnases ainsi que la construction de six nouveaux établissements et de leurs gymnases.
Le marché inclut également l'aménagement des espaces extérieurs des sites ainsi que l'entretien, la maintenance, le gros entretien renouvellement, la réalisation de prestations de services et le financement de tout ou partie de ces opérations.
Plusieurs phases
Ce projet baptisé « Plan Ecole d'Avenir » (PEA) est scindé en plusieurs phases. La première vague concernera 14 établissements (environ 220 classes à démolir et 270 à reconstruire) et donnera lieu à la conclusion de deux marchés de partenariat, portant chacun sur sept établissements répartis sur l'ensemble du territoire. Les titulaires de ce premier lot seront remis en concurrence pour l'attribution des vagues suivantes, « dont le nombre et le rythme seront déterminés par la ville », et qui donneront lieu à la conclusion de marchés de partenariat ultérieurs.
Les établissements concernés sont des groupes scolaires comprenant des classes de maternelles et élémentaires de différentes tailles avec des surfaces utiles comprises entre 3 000 m2 et 7 000 m2, gymnases inclus. Ils feront l'objet de plusieurs programmes types. A l'exception des six nouvelles écoles créées, les opérations de démolition / reconstruction concernent des groupes scolaires GEEP. Ils présentent une architecture spécifique, basée sur un mode constructif des années 1960 en structure métallique, et sur le principe de la préfabrication sur la base de normes modulaires préconisées à l'époque par le ministère de l'Education nationale.
Ces travaux promettent d'être particulièrement complexes puisqu'ils se réaliseront en site occupé : la municipalité souhaite maintenir en fonctionnement les établissements durant les chantiers. Selon les sites, les entreprises devront ainsi prévoir la réalisation de locaux provisoires, des opérations tiroirs voire le transfert de certaines classes.
4 groupements sélectionnés le 1er septembre
Les groupements devront assurer plusieurs prestations : la conception et la construction des établissements ; la démolition des établissements existants et l'aménagement des espaces extérieurs des sites ; le gardiennage des chantiers ; tout ou partie de l'entretien, la maintenance, le gros entretien et la rénovation des établissements ; une réflexion liée à leur intégration urbaine et le traitement des espaces extérieurs des établissements. Les entreprises devront également prendre en charge une partie du financement des travaux, le solde étant assuré par la ville.
Les groupements composés d'entreprises et de cabinets d'architecte ont jusqu'au 15 juin pour remettre leurs dossiers de candidature. Quatre d'entre eux, sélectionnés sur des critères techniques (70%) et financiers (30%), seront admis à concourir à partir du 1er septembre 2018. Début 2019, la ville attribuera un ou au maximum trois marchés.
* Du nom du concepteur-réalisateur : « Groupement d'études et d'entreprises parisiennes »
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