Tel un réalisateur de films surdoué abordant un genre différent à chaque nouvel opus avec toujours autant de réussite et surtout le même doigté et une sensibilité identique, StéphaneFernandez signe des réalisations dont seule la qualité ne varie pas. L'architecte aixois, qui a fondé et qui dirige l'atelier Fernandez & Serres, expérimente en effet à chaque projet un nouveau type de bâtiment. Poursuivant avec discrétion et passion une carrière à juste titre médiatisée, ce maître d'œuvre plusieurs fois primé et distingué, égrène ainsi les ouvrages remarqués et remarquables en ne livrant jamais le même récit.
Les deux villas, vraies fausses jumelles méga spacieuses et ultra-contemporaines dont il achève la construction au bord d'un golf du côté d'Eguilles, dans les Bouches-du-Rhône, et dont il a dessiné chaque centimètre carré et interrupteur, ne feront pas exception. En la matière, c'est un véritable manifeste qu'il a rédigé. Sa villa Noailles du XXIe siècle en quelque sorte. Elle-même directement inspirée de « la villa palladienne, à quatre orientations et façades ouvertes sur le panorama, et au plan carré à neuf cases », ainsi que son concepteur le raconte sur place, cet été, au milieu du chantier. Rigoureux, soucieux du moindre détail et de leur finition, de la propreté des travaux et de leur bonne exécution, le professionnel demeure en alerte, attentif aux mille et une choses restant à peaufiner avant la livraison programmée pour la fin de l'année.
L'architecte a calé les deux villas dans le site en fonction de la topographie du terrain et de leur orientation, en évitant tout vis-à-vis entre elles.
Car en l'occurrence, ce n'est pas une, mais bien deux immenses maisons, dont l'une de dimension légèrement plus « petite », qui ont été imaginées à la fois à partir du même concept et différentes selon leur auteur. « Elles ont chacune leurs propres caractéristiques et fonction, précise-t-il. L'une servira de résidence principale tandis que la deuxième, résidence secondaire, a plus été pensée dans un esprit d'hôtel. » D'allure similaire, celles-ci appartiennent à deux propriétaires distincts, associés en affaires et qui ont fait fortune ensemble.
Des conditions exceptionnelles
« Des maîtres d'ouvrage complétement investis comme on en rencontre qu'exceptionnellement », souligne volontiers Stéphane Fernandez qui mesure à leur juste valeur les conditions hors normes de cette commande. Un rêve d'architecte pour la concrétisation duquel, en contrepartie, il n'a pas ménagé ses efforts. « J'ai tout dessiné, poursuit-il, jusqu'aux poignées de porte et portes elles-mêmes, en passant par les vasques et douches des multiples salles de bain, le mobilier, les escaliers, etc. Des semaines entières passées à tracer tous les calepinages, les moindres détails… et un nombre incalculable de maquettes, support qui ne trompe pas, a été fait pour tout définir. Je n'ai rien imposé à mes clients, mais posé les bases. Dans notre domaine, plus on cherche à simplifier et à épurer, et plus on complexifie la tâche », confie-t-il encore.
La suite de ce portrait d'architecte est à lire dans le numéro 1148 de TPBM (parution le 21/09/2016). Cliquez ici pour plus de renseignements sur nos offres d'abonnement (à partir de 20€/an).