C’est un chantier d’altitude, situé en plein cœur d’un cirque glaciaire, au cœur des Ecrins. Depuis juillet, les ouvriers ont commencé à bâtir le nouveau refuge du Pavé, à 2 841 mètres d’altitude. Situé sur la commune de Villar-d’Arêne, dans les Hautes-Alpes, ce chantier a la particularité de se dérouler dans le Parc national des Ecrins. C’est pour cette raison que la Fédération française des clubs alpins de montagne (FFCAM), qui porte ce projet, a voulu un chantier exemplaire sur plusieurs points.
Eviter les héliportages
Pour rejoindre le site, il n’y a pas de route. Le refuge se trouve dans un cirque glaciaire isolé, sous le regard du Pic Gaspard ou des Pics Sud et Nord des Cavales. L’objectif de la FFCAM a été de limiter le plus les héliportages. Il a été décidé de produite le béton sur site. « On emploi le sable prélevé sur place, ainsi que les granulats et l’eau du site », explique Christophe Becher, en charge du plan de rénovation des refuges dans les Ecrins pour la FFCAM. Pour gagner du temps le nouveau refuge de 195 m2 a été également prémonté à Grenoble.
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Un coût de 2,7 M€
La construction du nouveau refuge va couter 2,7 M€. Imaginé par l’architecte Jean-Marc Aufauvre, il s’intégrera dans le site, avec un toit en pierre, des murs en béton et son allure générale minérale. L’intérieur sera en bois, avec une approche identique au Refuge de l’Aigle. Le chantier est prévu pour durer deux étés. En raison des conditions météo, les ouvriers ne peuvent travailler à la mauvaise saison. Sa livraison est prévue pour fin août/début septembre 2023.
Le premier refuge emporté par une avalanche
Cet été, les alpinistes et randonneurs peuvent toujours dormir dans l’ancien refuge qui est… la cabane de chantier. Pour la petite histoire, un refuge avait été construit en 1971. Mais il n’avait pas passé le premier hiver, emporté par une avalanche. Depuis, c’est la cabane de chantier qui fait office de refuge. Pour éviter cette mésaventure, le nouveau bâtiment est implanté un peu plus haut, vers le col du Clot des Cavales. La localisation exacte a fait l’objet de nombreuses études depuis 2017, « afin de prémunir le futur bâtiment du risque d'avalanches et de s'assurer de la stabilité du sol en ce qui concerne l'éventuelle présence de permafrost », explique la FFCAM.
A l’issue du chantier, l’ancien refuge de tôles sera démonté.