Quelle tristesse pour les randonneurs et cyclistes de voir l’accès du pont franchissant la Durance entre Mallemort et Mérindol obstrué de part et d’autre par un mur depuis 1986. Heureusement, cet ouvrage suspendu sur la Durance, construit en 1846, de la première génération adoptant la technologie des ponts suspendus à faisceaux de fils de fer fins développée par Marc Seguin, reprendra du service. Cette future voie douce de 320 mètres de long, alternative à l’ouvrage en béton précontraint de 1980, reliera en 2025, sous la maitrise d’ouvrage du Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, deux itinéraires cyclables de part et d’autre de la rivière.
Saint-Saturnin-lès-Apt : le pont du Grand Marignon se refait une santé
Pont de Mallemort-Mérindol classé aux Monuments historiques
Afin d'empêcher la destruction un temps évoquée de l’ouvrage, plusieurs procédures de protection aboutirent à son inscription en 1986 à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, puis au classement en 2014 au titre des Monuments historiques. La prochaine étape porte sur la réalisation du dossier de consultation des entreprises. Car cet ouvrage est bien malade. Dès leur conception, ces premiers ponts suspendus présentaient des faiblesses au niveau de la pérennité des câbles et de la rigidité du tablier. Des améliorations techniques sécurisèrent l’ouvrage après la crue de 1886. Le pourrissement des planches de l’ensemble du tablier en bois interdit depuis des décennies toute circulation.
Pertuis : un pont pour la future déviation
Métiers d’art
Le pont sera reconstruit à l'identique, en bois et fer forgé. Les travaux prévoient la conservation des piles du pont de bois et le remplacement planches du tablier pourries voire manquantes. Les travaux coûteront entre 6 et 8 millions d'euros selon les études. Côté Mallemort, une maison pontière, toujours sur pieds, servant pour la perception d’une taxe, deviendra un musée et accueillera un atelier de réparation des vélos.
Les départements de Vaucluse et des Bouches-du-Rhône ont signé une convention pour réaliser les premières études fin 2017. L’avant-projet a permis de définir la nature de la solution proposée et évaluer l’investissement 6,8 M€ HT. La Drac pourrait participer à hauteur de 1,2 M€ sur trois exercices budgétaires. Le Vaucluse finance l’opération à hauteur de 2,8 M€. Les deux départements sollicitent l’Europe pour finaliser le tour de table. L’enquête publique réalisée par les services de l’Etat a rendu ses conclusions fin octobre 2022. Cet ouvrage deviendra une attraction touristique supplémentaire avec vue sur le Luberon et les Alpilles.