A Château-Arnoux-Saint-Auban, chez Provence EPI, magasin spécialisé dans la vente d'équipements de protection individuelle, on trouve des chaussures de sécurité, des vêtements anti-coupure... Mais les produits qui se sont le mieux vendus ces derniers mois ce sont les masques et les équipements de protections sanitaires. Ainsi, en septembre 2020, le chiffre d'affaires de la société familiale s'élevait déjà à 1,3 M€, contre 1 M€ sur l'ensemble de l'année 2019.
« Deux semaines après le confinement, et alors que nous avions confiné la totalité de notre personnel, nous avons commencé à recevoir des demandes d'un peu partout en France de la part de nouveaux clients, particuliers, collectivités, hôpitaux. La demande a été très forte, se remémore David Torraille, fondateur de l'entreprise avec sa femme Laetitia. Nous avons tenu sur notre stock pendant trois semaines. Toutes les entreprises de vente d'équipements de protection individuelle et de cosmétiques ont bénéficié de cette période étrange où il a fallu s'adapter au contexte pour faire perdurer l'activité. »
Et le chef d'entreprise de poursuivre : « Ensuite, il a fallu continuer d'assurer la demande avec des produits réalisés localement et toujours conformes et certifiés. On a travaillé en flux tendu jusqu'à la fin du confinement. »
Un business à court terme ?
Des marchés inattendus qui ont fondu comme neige au soleil au déconfinement. Aujourd'hui, la plupart des nouveaux clients ont disparu et l'entreprise accuse une baisse de 10 % de l'activité en post-Covid. « Nous sommes inquiets car nous n'avons pas de visibilité pour 2021. Notre activité dépend intrinsèquement de celle des autres entreprises. Et l'on sait que le secteur du BTP, par exemple, s'inquiète de la reprise », raconte David Torraille qui reste malgré tout confiant : « On attend le trou d'air mais on reste positif car cette crise nous a aussi montré que nous savions nous adapter. »
Pour assurer la reprise, il mise sur les ingrédients qui ont fait son succès jusqu'à présent : la vente de gré à gré (en BtoB) d'équipements de protections individuelles mais il prévoit aussi de développer l'atelier de confection via la personnalisation textile pour passer le cap. « Nous avons investi dans un nouveau procédé d'impression numérique directe à base d'encre à l'eau. C'est le dernier cri en matière d'innovation textile », assure-t-il.
Pour l'entreprise qui compte sept salariés, pas de recrutements à prévoir néanmoins ces prochains mois. Il faudra d'abord pérenniser les deux dernières embauches effectuées au début 2020.