TPBM : Depuis le 1er juillet, vous êtes le président de l’Union pour l’entreprise des Alpes-Maritimes (UPE 06). Vous avez été élu en mars dans un climat de tension. Comment allez-vous créer une dynamique d’équipe ?
Pierre Ippolito : Je n’étais pas impliqué dans les instances. Je n’ai pas participé aux tensions entre le Medef et la CPME au sujet des élections à la Chambre de commerce et d'industrie, à la Chambre de métiers ou à l'UPE 06. Je me sens à l’aise, neutre et suffisamment légitime pour travailler au rassemblement des forces économiques.
Vous représentez une nouvelle génération d’entrepreneurs. Comment convaincre celles et ceux de votre âge à s’engager au sein du mouvement patronal, ou alors à prendre des mandats dans des instances paritaires ?
Ces jeunes entrepreneurs, je les connais et les côtoie. Je suis proche de cette génération qui, malheureusement, ne se sent pas toujours concernée par ces mandats, qui est plus pragmatique et pas forcément dans la représentation syndicale. J’entends leur faire passer un message : en tant que chef d’entreprise et individu, il y va de la responsabilité collective de s’investir et de faire changer les choses. Venez vous engager ! Venez avec moi faire évoluer le mouvement patronal.
Véronique Maurel élue présidente de l'Union patronale du Var
Pour les mandats paritaires, j’observe malheureusement qu’il y a une véritable méconnaissance de nos institutions économiques. C’est un enjeu de faire connaître le fonctionnement des chambres consulaires ou des tribunaux de commerce, des institutions qui apportent des services aux entreprises. Je vais m’y employer pendant mon mandat.

Quelles sont vos autres ambitions au sein de l’UPE 06 ?
Je souhaite notamment travailler sur les questions internationales. Le département des Alpes-Maritimes est très cosmopolite et une grande partie de son économie est tournée vers l’étranger, notamment avec le tourisme. Je vais aussi me rapprocher de l’Union patronale du Var et de sa nouvelle présidente, Véronique Maurel, afin de voir quels services sont proposés aux entreprises varoises. Je souhaite également travailler à la création d’une place financière pour le département.
L’UPE 06 ne sera pas partenaire de la place financière créée au niveau régional ?
C’est une bonne chose que cette place financière se crée pour accompagner d'importants projets de développement régionaux. Beaucoup d’acteurs du financement sont à Marseille. Or, nos entreprises azuréennes ont besoin de réponse sur des tickets moyens qui n’intéressent pas forcément ces derniers. Pour se développer, les entreprises des Alpes-Maritimes ont besoin de réponses locales et adaptées à leurs besoins.
Philippe Renaudi : « En Paca, les entreprises sont prêtes à repartir »
Le département a aussi ses spécificités. Si l’UPE 06 n’a pas vocation à prêter des fonds, elle sera à la création de ce projet et va fédérer les acteurs financiers. Nous commençons à travailler en ce sens.
Vous parlez d’attachement au territoire et en même temps, vous êtes un entrepreneur des Alpes-Maritimes qui n’a pas hésité à sortir de son département pour se développer. C’est important d’aller aussi voir ailleurs au sein de notre région ?
C’est essentiel pour nos entreprises d’avoir au moins une approche régionale. Trop d’entrepreneurs se concentrent sur leur bassin économique et ne regardent pas plus loin. Si mon entreprise n’était pas sortie de son département, à un moment donné, elle serait toujours une PME et pas une ETI [Entreprise de taille intermédiaire, NDLR]. Notre région a besoin d’ETI pour être plus forte. J’appelle les entrepreneurs à sortir de leur département.