Depuis deux ans, le Pas de l'Ours, dans le Queyras, est victime de l'accélération d'un glissement de terrain provoquant chutes de blocs et coulées de boue sur la RD 947. Au printemps 2018, l'unique voie d'accès aux communes d'Abriès et de Ristolas a dû être fermée à la circulation avant qu'elle ne s'effondre. Une route provisoire a été créée par le Département des Hautes-Alpes sur la rive gauche du Guil avant la réalisation d'un tracé définitif. Le chantier de cette nouvelle route départementale a débuté en septembre 2018 pour une durée de deux ans et un montant de 25 M€, financé par le Département, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Etat.
L'avancement de ces travaux ne se fait pas sans heurts. Le plus grand des ouvrages de soutènement, une paroi clouée de 250 mètres de long pour 30 mètres de haut, côté Abriès, pose quelques problèmes. « Nous sommes confrontés à un terrain déstructuré, qui montre de nombreuses cavités sur un peu plus d'un tiers de la paroi clouée. Les équipes ont beaucoup de difficulté à ancrer les clous dans le sol. De nouveaux sondages sont en cours pour mieux apprécier les caractéristiques du sol et adapter l'ouvrage », explique Marcel Cannat, vice-président du Département en charge des routes. Quant à la construction de la paroi clouée située au niveau du premier lacet dans la descente vers Abriès, elle devrait être achevée d'ici trois semaines.
Un peu plus loin, la configuration du terrain a nécessité la création d'un massif renforcé (ouvrage de soutènement en remblais), suivi d'une paroi clouée et d'un deuxième massif renforcé. La paroi clouée est pratiquement terminée et les travaux ont donc pu commencer sur les massifs renforcés.
La circulation améliorée dès cet hiver
Côté Aiguilles, le projet comporte une succession de six lacets, quasiment tous réalisés. Plus à l'est, le décaissement de 40 000 m3 de matériaux continue. « Ces derniers semblent d'assez bonne qualité. Ils sont en cours d'analyse en vue d'un éventuel réemploi. La route nécessite des volumes importants de matériaux spécifiques, qu'il aurait été inconcevable d'acheminer depuis la vallée de la Durance », précise Marcel Cannat. Une enquête publique est en cours pour permettre au Département de se fournir dans le torrent du Peynin. Face à l'urgence, la collectivité a déjà été autorisé à prélever 2000 m3 dans le Peynin. « C'est peu au regard des 50 000 m3 nécessaires mais ça permet aux entreprises de commencer », commente l'élu. A cela, va s'ajouter l'apport de 600 m3 de matériaux par 60 camions, le besoin étant trop pressant.
Entre 60 et 70 personnes travaillent à la création de ce nouveau tracé, avec pour objectif d'offrir des conditions de circulation très nettement améliorées dès cet hiver.
