Nom de code « Neomma », pour Nouveau métro de Marseille : tel est le nom de l’opération qui a pour objectif le renouvellement des rames et l’exploitation en pilotage automatique intégral du métro phocéen. Un changement qui fera progressivement son apparition à partir de 2024. Pour ce faire, les 36 rames actuelles seront remplacées par 38 entièrement construites et assemblées par les équipes d’Alstom, qui a remporté le marché de renouvellement des rames du métro marseillais.
Or, la première rame de ce futur métro a été dévoilée ce mercredi 9 novembre à l’occasion d’une visite de la présidente de la Métropole Aix-Marseille Provence (AMP), Martine Vassal, sur le site de Valenciennes (Nord) de l’industriel français. « Ce projet est la démonstration que la Métropole Aix-Marseille-Provence avance ! Neomma est le témoignage de l’extraordinaire mobilisation de tous les acteurs de ce projet hautement complexe et crucial pour Marseille et le territoire », s’est réjouie Martine Vassal.
Rappelons que la Métropole, propriétaire des rames et des systèmes d’exploitation du métro, est responsable de leur renouvellement. Elle investit ainsi 580 M€ dans ce projet, qui fait partie intégrante des projets du plan « Marseille en grand » présenté en septembre 2021 par le président de la République, Emmanuel Macron.
Depuis fin août 2022, la première rame du futur métro a entamé une série d’essais statiques, qui durera près de cinq mois. Les premiers tours de roues seront donnés à l’issue de cette période, lors d’essais dynamique sur le site d’Alstom de Valenciennes.
Marseille : un métro made in France par Alstom
Un futur métro moins énergivore pour Marseille
Dans le même temps, afin d’accueillir ces premières rames, l’équipe de pilotage du projet, basée à Marseille, travaille nuit et jour au déploiement des systèmes de pilotage. Au total, 100 armoires de communication et de contrôle vont être installées, 13 kilomètres de chemin de câbles seront posés et 90 kilomètres de câbles déroulés. Un projet dont l’un des principaux défis est d’assurer une intégration pertinente et efficace en garantissant une rénovation sans interruption d’exploitation, d’où un travail progressif par objectif qui intégrera la gestion d’une flotte mixte avec les anciennes et les nouvelles rames.
Marseille va ainsi s’aligner sur Paris, Lyon et Lille qui sont déjà dotées d’un métro automatique. Pour la Métropole AMP, ce système, qui remplacera le métro sur pneumatiques vieux de 45 ans, présente trois avantages. Il permettrait tout d’abord d’«augmenter la fréquence des rotations » puisqu’« en cas d’affluence, la mise en service de rames supplémentaires ne demande que 15 minutes ». Il vise également à « diminuer le risque d’accidents », « car le métro sera doté de façades de quai automatiques qui supprimeront le risque de chute de voyageurs ». Enfin, il doit permettre de « réduire la consommation d’énergie », « grâce au freinage électrique jusqu’à 0 km/h, à l’éclairage LED et d’autres optimisations ».
Les premières rames seront livrées à compter du 3e trimestre 2023 pour une mise en œuvre opérationnelle des deux lignes M1 et M2 au 2e semestre 2027. En plus des 38 rames en tranche ferme, le marché remporté par Alstom prévoit six tranches optionnelles (jusqu’à 22 rames supplémentaires) pour les extensions de lignes et les augmentations de fréquentation supérieures à l’estimation.