Au cœur du centre-ville de Nice et mitoyen de la gare SNCF, la spectaculaire construction d'Iconic, le futur complexe multifonctionnel de la Compagnie de Phalsbourg et de l'architecte new-yorkais Daniel Libeskind (avec l'agence niçoise Février-Carré et le bureau d'étude Oteis) a redémarré après deux mois d'interruption. Une reprise très progressive, à l'image des autres chantiers de la région qui se remettent. « La reprise des travaux avec les mesures barrières est effective depuis le 11 mai mais avec un effectif réduit à 20 personnes contre 50 avant la crise sanitaire », confirme Cyril Villedieu, directeur du service travaux à la Compagnie de Phalsbourg.
Lancés début 2018, les travaux de cet ensemble de près de 20 000 m², qui culminera à 40 mètres de hauteur au-dessus de la voie rapide, ont été interrompus à la fin des travaux de la structure béton et au début de la pose de la charpente métallique. Un moindre mal pour cette opération complexe qui va mobiliser plus de trente bureaux d'études et entreprises en corps d'état séparés et qui n'était pas en phase de coactivité intense au moment de la crise sanitaire.
Solutions d'hébergement individuel
Pour l'heure, l'entreprise de gros œuvre est revenue sur site de même que l'entreprise en charge des travaux d'étanchéité avec des interventions au niveau du parvis et des voiles des escalators. Opération qui mobilise des structures de tout horizon (locales, nationales, étrangères), Iconic se retrouve confronté aux difficultés liées aux déplacements lointains des personnels et à l'approvisionnement du chantier en raison de l'épidémie.
Pour loger les compagnons d'EGBI, l'entreprise de gros œuvre venue d'Isère, il a fallu par exemple recourir à des solutions inhabituelles d'hébergement individuel, en appartement. La fourniture et la pose de la charpente métallique, assurée par l'entreprise portugaise Blocotelha, a été stoppée net. La fabrication devait reprendre dans les prochaines semaines alors que les études viennent d'être réenclenchées. Mais il faudra également que soient levés les obstacles réglementaires liés à la circulation des travailleurs européens. Les responsables de la Compagnie de Phalsbourg espèrent en avoir terminé avec le clos couvert en fin d'année. Une échéance qui permettra ensuite à l'entreprise italienne Simeon, en charge de l'habillage des façades d'Iconic, de prendre le relais.
Référent Covid
Au total, Iconic, un projet qui représente environ 80 millions euros d'investissements et dont plus de 70 % des surfaces commerciales ont déjà été commercialisées, devrait connaître un retard de six mois et une ouverture repoussée à fin 2021. Pour mettre en œuvre les indispensables mesures de prévention sanitaire, le maître d'ouvrage a confié une mission de référent Covid à Apave qui s'ajoute à la présence de coordinateurs Covid au sein de chaque entreprise et aux interventions de l'encadrement du chantier (la mission d'ordonnancement, de pilotage et de coordination notamment, confiée à Oteis).
Pour l'exécution des marchés, point sensible des discussions entre maîtres d'ouvrage privés et entreprises dans le cadre de la reprise des chantiers, la Compagnie de Phalsbourg a prévu la signature d'un protocole Covid avec chacune d'entre elles au moment du redémarrage. Ce protocole intègre notamment l'évaluation de la baisse de la productivité des travaux, liées à la crise sanitaire.