Les projets de nouvelles infrastructures routières urbaines deviennent de plus en plus longs, coûteux et complexes à réaliser. Et les automobilistes contraints d'emprunter les itinéraires saturés avant la création de nouvelles voiries mais aussi les riverains confrontés aux nuisances de trafic doivent prendre leur mal en patience pendant de longues années...
Treize ans après la mise en service du prolongement nord de la voie Mathis (2007), l'infrastructure urbaine la plus empruntée de la métropole niçoise, le projet d'un raccordement direct de sa sortie ouest à l'autoroute A8 - pour soulager l'avenue Grinda d'un trafic 40 000 véhicules jour aux heures de pointe - devrait au mieux être achevé fin 2026... Et il s'agit de plus d'un projet « actif », entré en phase travaux début 2016. Mais les procédures administratives, les acquisitions foncières, les négociations avec les entreprises, la mise sur pied des financements nécessitent de longs délais qui étirent dans le temps la réalisation de ce type de projet.
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Chantier début 2021
Pour cette ouvrage de 1200 m de long et de 72 millions d'euros TTC (phase 1), alternance de voies à l'air libre, de tranchées ouvertes et couvertes, la SNCF est en train de boucler une première étape indispensable : le déplacement, pour permettre le passage de la future voirie, d'un poste relais à transit souple (PRS) qui gère la signalisation et les aiguillages des voies ferrées situées à proximité. La phase câblage et essais va suivre pour une mise en service de cet équipement début 2021. Coût de l'opération, financée par la métropole : 10 millions d'euros.
Pour le marché négocié de génie civil des ouvrages souterrains, lancé à l'automne 2019 par la métropole, les discussions et les négociations avec les candidats se poursuivent. Le choix de l'entreprise est prévu en fin d'année, ce qui laisse espérer un démarrage des travaux début 2021. Et trois ans vont ensuite être nécessaires pour créer la nouvelle infrastructure de 1200 m de long. Il s'agit d'une deux voies avec bande d'arrêt d'urgence et trottoir (9 m de large et 3,5 m de hauteur), comportant 420 m à l'air libre, une trémie d'accès et une succession de portions couvertes et ouvertes sur un peu moins de 800 m.
Escota maître d'ouvrage pour le raccordement à l'A8
Ce chantier urbain complexe, réalisé à proximité des voies de circulation existantes va nécessiter la réalisation de quelque 21 500 m2 de parois moulées. « Nous prévoyons une mise en service de cette première phase à l'été 2024 et nous sommes en train de mettre au point avec Escota le raccordement direct à l'A8 » explique Christian Estrosi, le président de la métropole Nice Côte d'Azur. Après l'étude d'opportunité en 2019, de nouvelles études techniques vont en effet être présentées à l'Etat.
Cette portion souterraine d'une longueur de 550 m, dont Escota sera maître d'ouvrage, devrait figurer dans la future convention Etat-Région sur les projets autoroutiers prioritaires de la région PACA, confirmant la possibilité d'adosser cet ouvrage à la concession autoroutière de l'A8. L'engagement des travaux pourrait intervenir ensuite en 2024 pour une livraison de ce raccordement fin 2026. Lors des premières études, ce projet était estimé à 36 millions d'euros TTC.