Dans la foulée de premières orientations dévoilées à l'occasion des Assises de la Mer en 2021 puis des préconisations de la "Mission port" confiée à Oliver Bettati - une concertation avec les habitants et les professionnels qui a débouché sur un rapport remis à la collectivité -, la Métropole Nice Côte d'Azur, commence à redessiner l'avenir de cette infrastructure historique. Et imagine la reconquête urbaine dont elle va faire l'objet ; un processus amorcé avec l'implantation de la station port de la ligne 2 du tramway sur le quai Napoléon 1er et l'attribution du concours de réaménagement de la place Ile de Beauté à Yves Lion.
Nice : Yves Lion au chevet de la place Ile de Beauté
« Je souhaite reconnecter le port à la ville, en faire un haut lieu de l'art de vivre à la niçoise, en cohérence avec notre classement au patrimoine mondial de l'Unesco », confirme Christian Estrosi, le président de la Métropole Nice Côte d'Azur, propriétaire du port depuis janvier 2017.
Un centre culturel quai Infernet
Végétalisation, espaces publics agrandis et requalifiés, nouvelle continuité urbaine et paysagère entre la ville et le port, installation de terrasses, aménagement d'une criée pour les pêcheurs quai Lunel... Ces principes ont été définis à la suite d'études conduites par la CCI Nice Côte d'Azur, l'actuel gestionnaire du port associée à l'agence Es-Pace pour le quai Infernet et par la Métropole Nice Côte d'Azur pour les quais Lunel et des Deux Emmanuel. Et ce schéma d'aménagement va servir à programmer de futures consultations de maîtrise d'oeuvre pour rendre ces projets opérationnels.
Le changement le plus spectaculaire concerne la zone Infernet, l'entrée ouest du port. Exit le parking de surface « où seules les voitures ont la vue sur le port », place à un jardin en surplomb du plan d'eau avec restaurants et boutiques sous de grands auvents. Dans le volume intérieur, est prévue l'implantation sur 5 000 m2 du Pavillon Méditerranée, un « centre culturel, technologique et scientifique » rassemblant espaces ludiques, éducatifs et de conférences mais aussi « une cité de conservation du corail ».
Le mode opératoire à l'étude
Le quai proprement dit sera dédié à l'accueil de navires de croisières de moins de 140 mètres et à de grandes unités de plaisance. La Métropole s'engage également à conforter la grande digue, un chantier obligatoire du port et qui pourrait permettre de développer la production d'énergies renouvelables comme la thalossothermie pour alimenter le quartier, les infrastructures et les navires. L'ambition est d'en faire un ouvrage à énergie positive.
Le "véhicule" de cette transformation et de la réalisation des investissements nécessaires est actuellement à l'étude : création d'une société portuaire avec pour actionnaires la Métropole, la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur et la CCI qui deviendrait le nouveau gestionnaire et l'opérateur des investissements, d'une Sem, recours à une délégation de service public, etc. L'enjeu sera également de réussir à concilier cette transformation urbaine avec le maintien des fonctions commerciales du port.
En charge de la gestion de l'infrastructure jusqu'en 2038 dans le cadre d 'une concession d'outillage (gestion de 23 hectares du port dont 15 hectares de plan d'eau), la CCI Nice Côte d'Azur est engagée dans le processus et approfondit les études en cours. Ces nouvelles orientations l'ont toutefois conduit à classer pour l'heure sans suite la consultation de maîtrise d'oeuvre qu'elle avait lancée en 2020 pour la requalification du bassin Lympia.