Les faisceaux de réception seront livrés ce 8 décembre, après l’engagement en septembre de leur rénovation, mais c’est en 2025 que la gare de triage de Miramas sera opérationnelle dans sa nouvelle configuration. La première tranche a nécessité 3,6 millions d’euros d’investissement, le chantier total mobilisera 19,1 millions d’euros, apportés par l’Etat (9,4 M€), SNCF Réseau (5 M€), le Département des Bouches-du-Rhône et la Métropole Aix-Marseille-Provence (3 M€), la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur (1,6 M€) et la Ville de Miramas (100 000 euros). La convention officialisant cette répartition a été signée le 7 décembre à Miramas, à l’issue d’un comité de suivi de la mobilité multimodale à l’ouest de l’étang de Berre.
« Un moment important » pour le préfet de Région, Christophe Mirmand. Tous les partenaires lui ont rendu hommage pour avoir fait du dossier une priorité intégrée dans le plan France Relance et su ensuite mener les débats jusqu’à cette concrétisation, après des années de mobilisation locale pour préserver l’outil. Lors de sa visite à Marseille en septembre 2021, le président de la République, Emmanuel Macron, avait même promis une rallonge de 2,3 millions d’euros par le ministère des Transports, la table ronde du 6 mai 2021 ayant acté une enveloppe de 16,7 millions d’euros. Le budget prévoit le renouvellement de 11 voies et 18 aiguillages, quatre freins de voies primaires et du système de protection du personnel informatisé… « Le fret ferroviaire est essentiel pour le groupe SNCF, pour le pays, pour le Grand port maritime de Marseille, a expliqué Christophe Mirmand. Nous avons su réaliser ensemble un diagnostic. La volonté collective a permis de porter un projet de rénovation et de le financer. Mais au-delà de cette modernisation, cet outil, en consolidant l’écosystème logistique, offre au territoire une perspective de développement équilibré. Le fret ferroviaire peut être compétitif par rapport à la route ».
La gare de triage de Miramas repart sur la voie d'un avenir
Un tremplin pour croître
Pour Karim Touati, directeur régional de SNCF Réseau, « chacune des tranches de travaux envisagés apportera son lot d’améliorations dans l’accueil des trains puisque nous remplaçons des infrastructures anciennes par des neuves. Les installations seront plus fiables. Tout le projet a été construit de manière conjointe et solidaire avec Fret SNCF, seul utilisateur du tri à la gravité*, pour augmenter significativement le nombre de trains à terme ». Les installations existantes de Saint-Martin-de-Crau, Clésud et du GPMM, celles prévues sur Clésud en matière de transport combiné pour déployer ses capacités, contribueront également à rejaillir sur l’essor des trafics ferroviaires. Pour Frédéric Vigouroux, le maire de Miramas qui redoutait (et combattait) depuis 2008 la fermeture de la gare de triage, ce dénouement positif, fruit d’un « long cheminement complexe de l’entreprise ferroviaire », ne répond pas seulement à un enjeu économique ou logistique. « Il est aussi social, culturel, environnemental » pour réussir une transition écologique à l’ouest de l’étang de Berre et plus globalement en France.
* Ce mode d’opération consiste à trier les wagons grâce à une voie en élévation pour constituer les trains de fret (à plat, une locomotrice doit être mobilisée).