Six mois après avoir mis la main sur les murs du siège de La Provence, avenue Roger Salengro (14e), Altarea Cogedim planche sur l’important projet de reconversion immobilière de ce site historique niché au cœur de la Zac Littorale (53 hectares), première pièce opérationnelle de l’extension d’Euroméditerranée. L’opérateur qui a signé un chèque de 38 M€ pour récupérer dans son giron les locaux (23 000 m2) du quotidien propriété du groupe Bernard Tapie planche avec l’EPA Euroméditerranée, la Ville de Marseille et la métropole Aix-Marseille-Provence sur la définition du programme qui poussera en lieu et place des bureaux et des rotatives du journal, dans un territoire en pleine mutation urbaine desservi par le réseau de transport collectif en site propre (métro Bougainville et demain l’extension du tramway).
Trois urbanistes planchent sur le projet de reconversion urbaine
Trois agences d’urbanistes réfléchissent actuellement au devenir de ce foncier qui présente une jauge constructible de quelque 70 000 m2 selon le PLUi : TVK (Paris), Lambert Lenack (Paris) et Concorde (Marseille). « Il s’agit de déterminer un projet global incluant le projet de réaménagement du dépôt de bus de la RTM voisin qui doit être transformé pour accueillir le nouvelle flotte de véhicules électriques », indique Pascale Lespinat, directrice immobilier d’entreprise région Sud de Cogedim Provence.
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Alors que le futur du journal est l’objet d’un bras de fer judiciaire entre Xavier Niel et Rodolphe Saadé, le compte à rebours est enclenché : dans l’acte de cession signé en janvier 2022, une clause précise que le quotidien peut rester locataire des locaux qu’il occupe depuis près d’un demi siècle jusqu’à la fin de l’année 2024. Au delà, la rédaction et les rotatives devront déménager. Ou se réinstaller dans de nouveaux locaux (5 000 à 7 000 m2) dans le quartier que Cogedim entend développer sur l’emprise du journal.
Une première échéance est fixée pour le mois de septembre : c’est à cette date que le promoteur a prévu de retenir l’urbaniste qui pilotera l’opération en lien avec l’agence Anyoji-Beltrando, en charge de la coordination des projets de l’extension d’Euroméditerranée.
Contraintes multiples
Altarea Cogedim devra toutefois composer avec de nombreux écueils. Outre le prix d’acquisition de la charge foncière, les promoteurs devront donc s’acquitter auprès de l’EPAEM des 200 euros/m2 de participation aux frais de viabilisation de la Zac Littorale. Soit la somme de 10 M€ pour une opération de 50 000 m2 de plancher. Et ils devront composer avec des contraintes d’urbanisme. Une partie du terrain se trouve en zone inondable, ce qui se traduit par des obligations réglementaires en cas de constructions nouvelles (PLUI).
L'agence Anyoji-Beltrando en charge de la coordination des projets de l'extension d'Euromediterranée
Autre obstacle : le terrain d'assiette du siège du quotidien est coupé en deux par une importante servitude de pré-réservation pour la réalisation d’infrastructures au titre de la Zac. Le promoteur devra également réaliser des travaux de dépollution, l’imprimerie étant considérée comme une installation classée pour la protection de l'environnement (ICPE).