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Marseille : le projet d'échangeur du Jas de Rhodes bientôt en débat public

Lafarge-Holcim prépare l'aménagement du demi-échangeur du Jas de Rhodes sur l'autoroute A55. Ce projet serpent de mer fera bientôt l'objet d'un débat public sous l'égide de deux garantes mandatées par la commission nationale éponyme.
Au terme de longues tractations, l'Etat a accepté le principe de la création de cet ouvrage dont le cimentier Lafarge-Holcim serait l'unique utilisateur.
D.R. - Au terme de longues tractations, l'Etat a accepté le principe de la création de cet ouvrage dont le cimentier Lafarge-Holcim serait l'unique utilisateur.

UrbanismeBouches-du-Rhône Publié le ,

Serpent de mer au goût de ciment, le projet d'aménagement du demi-échangeur sur l'autoroute A55 à hauteur du Jas de Rhodes, sur la commune de Pennes-Mirabeau sort enfin la tête de l'eau. La construction de cet ouvrage routier est la clef de voûte d'un montage particulier qui entremêle préservation de l'environnement, enjeu industriel et protection des riverains.

Au centre du jeu : le cimentier franco-suisse Lafarge-Holcim qui exploite depuis 1970 des carrières à la Nerthe, le massif calcaire séparant la rade de Marseille de l'étang de Berre. Une ancienne carrière de marbre (la carrière Lieutaud) qui sert désormais à la fois de lieu de production et à l'entreposage des déchets des chantiers de l'aire métropolitaine marseillaise. Faute de desserte directe, les poids lourds transportant ces gravats et autres déblais transitent aujourd'hui par le lacis des ruelles de l'Estaque (16e), l'un des 119 « villages » de la cité phocéenne.

Face aux plaintes des riverains, le cimentier propose depuis plusieurs années la création d'une bretelle d'accès directe depuis l'autoroute. Un projet qui bénéficie du soutien de la municipalité qui avait inscrit un emplacement réservé pour l'aménagement de l'ouvrage dans son plan local d'urbanisme (PLU) voté en juin 2013.

Afin de compenser l'impact environnemental de cette infrastructure, Lafarge-Holcim s'est engagé à céder une partie de ses terrains du massif de la Nerthe (83 ha) au Conservatoire du littoral. Un engagement gravé dans le marbre d'une promesse de vente par les deux organismes le 14 mai 2019 (dont le montant n'a pas été communiqué). Mais assorti d'une clause suspensive : la réalisation du fameux demi-échangeur du Jas de Rhodes.

Un débat public cet automne

Au terme de longues tractations, l'Etat a accepté le principe de la création de cet ouvrage dont le cimentier serait l'unique utilisateur. Un accord qu'il a matérialisé par la délégation de la maîtrise d'ouvrage à l'industriel. L'an dernier, Lafarge-Holcim a posé le premier jalon de l'opération en confiant la maîtrise d'oeuvre à un groupement associant Intervia études (Vendargues, 34), le groupe Merlin (Bet, Marseille), les sociétés Arcadi (paysagiste, Sète, 34), Hydrogéotechnique (Bet sols, Saint-Victoret, 13) et Médiaterre Conseil (Bet réglementation, Marseille).

Ces opérateurs ont lancé les études préalables qui servent désormais de socle au dossier de demande d'autorisation administrative. Le 31 juillet dernier, la Commission nationale du débat public (CNDP), saisie par le cimentier, a désigné les deux garantes* qui seront chargées de piloter la concertation locale autour du projet d'ici la fin de l'année. Une dernière étape avant le début du parcours administratif. Une course d'obstacles de longue haleine qui passera par la case enquête publique.

Le dernier site industriel de l'Estaque

Rappelons que ce demi-échangeur sera aménagé au niveau du pont des chasseurs orienté vers Marseille. Selon Lafarge-Holcim, il permettra de raccourcir d'une vingtaine de kilomètres le trajet aller-retour des camions se rendant dans ses carrières. Soit une réduction des rejets de plus de 10 000 tonnes de CO2 dans l'atmosphère

Exploitée par le cimentier depuis près d'un demi-siècle, la carrière de la Nerthe est la dernière usine de l'Estaque encore en activité. Le groupe de matériaux de construction y extrait les granulats qui alimentent les chantiers de génie civil de l'aire marseillaise. Depuis une dizaine d'années, l'une des carrières désaffectée est utilisée pour le stockage des déchets inertes des chantiers de construction. Une démarche conforme aux orientations du plan de prévention et de gestion des déchets du BTP voté en 2015 par le conseil départemental des Bouches-du-Rhône. Un plan dont la gestion a été transférée en juin 2016 à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

* Les deux garantes désignées par la CNDP sont Cécile Chery, chargée de mission spécialiste du changement des pratiques sociales au sein de la direction régionale de l'ADEME Paca et Sofia Aliamet, chargée de concertation au sein de la société Eclectic Experience (Marseille).

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