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Marseille : le Port invite les investisseurs à « oser le J1 »

Comme annoncé cet automne, le Grand port maritime de Marseille (GPMM) vient de relancer un appel à projet pour la reconversion du hangar J1. Les groupements pluridisciplinaires ont jusqu'au 15 novembre pour présenter leurs dossiers.
Le GPMM a relancé un appek à projet pour la reconversion du J1.
W. Allaire - Le GPMM a relancé un appek à projet pour la reconversion du J1.

UrbanismeBouches-du-Rhône Publié le ,

Jamais deux sans trois. Après avoir déclaré sans suite une première consultation à l'automne 2014 (sous la forme d'un appel à manifestation d'intérêt), puis relancé un appel à projet sur une utilisation temporaire du site (jusqu'à fin 2018), les dirigeants du Grand port maritime de Marseille (GPMM) ont annoncé ce 28 juin le lancement d'un nouvel appel à projets pour permettre les aménagements à long terme du hangar J1. Avec pour mot d'ordre « Osez le J1 », cette troisième consultation, dont le cahier des charges d'une cinquantaine de pages a été rédigé en concertation avec la ville, concernera les trois niveaux (sauf la moitié du rez-de-chaussée conservée pour les besoins de l'activité portuaire) de ce bâtimentEiffel (22 000 m2), vestige de l'âge d'or du port de commerce. Le GPMM mettra à disposition les abords de cet écrin idéalement situé à un jet d'ancre de la place de la Joliette et du Mucem : 16 500 m2 de terre-pleins, 150 mètres linéaires de quai et le plan d'eau (4 000 m2) attenant au sud du site. Une option est également prévue : les candidats pourront proposer des projets pour l'aménagement de la partie sud de la digue du large (700 m), qui jouxte le J1.

Mixité des usages

Pour Jean-Marc Forneri, président du conseil de surveillance du GPMM, cet appel à projet reflète « l'ambition du port de valoriser son patrimoine foncier exceptionnel (400 ha dans les bassins est marseillais et 22 000 ha à Fos) dans un contexte marqué par une baisse des ressources de ses partenaires publics ». Et de mettre en avant le caractère exceptionnel du site qu'il rêve de transformer en « contrepoint du Mucem ». Une balise urbaine dessinée « par de grandes signatures internationales de l'architecture et de l'aménagement » qui « regrouperait activités industrielles, commerciales, immobilières, culturelles, loisirs... compatibles avec l'activité portuaire ». Une contrainte qui exclut de facto des projets comme un casino ou une boîte de nuit, un temps avancés par les élus de ville. Le port ne souhaite pas non plus de projets mono-fonctionnels, une demande qui revient à éliminer les propositions purement tertiaires ou commerciales...

« Pas question de faire Miami et ses marinas ! », prévient Jean-Marc Forneri. Le modèle serait plutôt « celui d'Istanbul ». Le maire de Marseille, Jean-Caude Gaudin, préfère voir dans la reconversion du J1 « l'occasion de parachever la requalification de la façade maritime », depuis le Mucem jusqu'à la Joliette, « et de relier plus puissamment la ville et son port ».

L'appel à projet s'adresse à « des groupements pluridisciplinaires, représentés par un responsable de consortium et associant investisseurs et financeurs ». Ces candidats devront rendre leur offre le 15 novembre 2017. Trois ou quatre d'entre eux seront retenus en mars 2018. Après remise de l'offre définitive (été 2018), un jury international sélectionnera le lauréat fin 2018. Le critère financier sera évidemment prioritaire : les opérateurs devront en effet verser une redevance d'occupation longue durée (jusqu'à 70 ans) au GPMM. Et les occupants du J1 devront lui verser un pourcentage de leur chiffre d'affaires. Le président du port se prend à rêver d'un investissement « de 150 à 200 millions d'euros ».

Grandes manoeuvres urbanistiques autour des bassins est

Cette reconversion du J1 ne sera que la première étape de la grande mutation territoriale des bassins est initiée par le port. Fin 2017/début 2018, le GPMM compte en effet lancer un second appel à projet pour le réaménagement de la totalité du périmètre des bassins marseillais (400 ha). « Avec de grands urbanistes, il s'agira de voir ce que l'on peut faire de ces espaces aménagés au XIXe et au début du XXe siècles », déroule Jean-Marc Forneri. L'élaboration de ce master plan devra évidemment s'inscrire dans le cadre de la charte ville-port. « Le port est dans la ville et la ville est dans le port. Il serait inconcevable de ne pas associer la ville et la métropole à notre démarche », assure le dirigeant. En toile de fond de cette démarche, le port ne fait pas mystère de ses intentions : valoriser le foncier pour dégager de nouvelles recettes. A l'instar de la reconversion réussie des quais de l'Hudson River à New York, les dirigeants du GPMM voient en l'aménagement urbain un moyen de (re)valoriser leur patrimoine. Avec une limite martelée par Christine Cabau-Woehrel, la présidente du directoire du port : « Cette porosité nouvelle ne devra pas brider l'activité portuaire ».

Autre projet en gestation : le lancement à la fin de l'année d'une (ou plusieurs) consultation(s) de promoteurs-concepteurs pour la valorisation de l'espace entre les Terrasses du Port et le Silo. Inscrits eux aussi dans une démarche d'ouverture de l'espace portuaire au public, « les projets devront toutefois préserver et conforter le développement des trafics portuaires qui y sont actuellement opérés, notamment les ferries pour la Corse », indique le GPMM.

Enfin, le port, l'Etat, la ville et Euroméditerranée ont confié à l'agence d'urbanisme néerlandaise KCAP (Rotterdam) la mission de définir un master-plan pour le réaménagement de la façade maritime nord d'Euroméditerranée, entre le J4 et les Terrasses du port (1 km de linéaire). Fruit d'un groupement de commandes associant l'établissement public d'aménagement Euroméditerranée et le Grand Port Maritime de Marseille, avec le soutien de la Dreal* et de la ville (coût : 200 K€), cette étude prolonge le premier diagnostic effectué en 2013 par l'agence KCAP sur le ce secteur dit de la « grande Joliette ».

Les urbanistes devront notamment proposer des scénarii sur le devenir de l'emprise du domaine public maritime avec comme point d'ancrage le hangar J1 et la reconversion de l'espace du môle J2, qui accueille aujourd'hui le terminal des ferries pour l'Algérie, que le port prévoit de transférer à l'horizon 2020 vers le Cap Janet, au nord des bassins est.

*Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement.

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