Moins d'un mois après sa visite in situ, le 5 novembre, le ministre du logement était de retour à Marseille hier pour faire le point de la situation dramatique après l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne. « La situation aujourd'hui n'est pas acceptable. Je suis venu m'assurer que la ville et la métropole puissent mettre en place une stratégie d'envergure permettant d'assurer le relogement des habitants », a lancé Julien Denormandie lors d'un point presse en préfecture. « Les collectivités doivent encore renforcer et accélérer leur action, avec l'appui de l'Etat », a-t-il insisté, reprenant les termes d'une lettre adressée le jour même au maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin et à la présidente de la métropole Aix-Marseille-Provence Martine Vassal. « Faire confiance, c'est bien. S'assurer des résultats, c'est mieux ! J'ai demandé des actions concrètes », a-t-il martelé.
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L'Etat par le truchement de l'Agence nationale de l'habitat (ANAH) mettra sur la table une enveloppe de subventions de 240 millions d'euros sur dix ans sur les copropriétés les plus dégradées de Marseille. Dans la cité phocéenne, onze grandes copropriétés représentant 4.800 logements sont ciblées par le plan national mis en orbite le 10 octobre à Marseille. Une partie de cette enveloppe pourra évidement être affectée aux opérations dans le diffus dans l'hyper centre.
Euroméditerranée en action dans l'hyper centre ?
Sur l'enjeu spécifique de l'habitat indigne dans le coeur de ville, le ministre propose la mobilisation d'un arsenal qui recoupe en partie les pistes évoquées la veille par Martine Vassal dans sa « stratégie de lutte contre l'habitat indigne et insalubre ». Il préconise ainsi la création d'une société publique locale d'aménagement d'intérêt national (SPLA-IN). « Cet outil répondrait à la logique de partenariat et de partage des responsabilités des risques et de financement des opérations à conduire », avance-t-il. Cette société pourrait être capitalisée directement par l'Etat ou via la création d'une filiale de l'EPA Euroméditerranée. L'aménageur public pourrait ainsi sortir de son périmètre qui couvre 480 hectares de la zone arrière-portuaire pour intervenir sur le centre-ville « en accompagnement de la phase de structuration des pouvoirs publics ».
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Autres mesures envisagées par la métropole et reprise par le ministre : la mise en place d'un projet partenarial d'aménagement (PPA) pour le centre-ville, couplé à une grande opération d'urbanisme (GOU). Julien Denormandie va même plus loin que Martine Vassal en évoquant la création d'une nouvelle opération d'intérêt national (OIN) sur le modèle d'Euroméditerranée. Autant d'options qui nécessitent toutefois des garanties fortes en matière de financement et de suivi...
Le ministre propose par ailleurs d'amplifier l'action de l'établissement public foncier de Provence-Alpes-Côte d'Azur (EPF Paca) sur le centre ville de Marseille. Engagé depuis mars 2017 par une convention avec la métropole qui prévoit une enveloppe de financement de 30 millions d'euros, consommée à hauteur de 8 millions, l'EPF Paca doit voir son action « accélérée et renforcée ».