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Marseille : Adéus va esquisser le projet de renouvellement urbain du quartier Consolat-Mirabeau

L'agence d'urbanisme Adéus (Marseille) va ébaucher les grands axes du projet de renouvellement urbain du quartier Consolat-Mirabeau. Au coeur de la démarche : retisser du lien dans cette mosaïque de cités d'habitat populaire séparées par les grandes infrastructures de transport.
Une vue de la cité Consolat.
D.R. - Une vue de la cité Consolat.

UrbanismeBouches-du-Rhône Publié le ,

Le groupement composé des agences Adéus (mandataire, étude urbaine et sociale), Concorde (architecte-urbaniste), TEM (paysagiste) et Menighetti (programmiste) va réaliser les premières ébauches du projet de renouvellement urbain d'intérêt régional (PRIR) du quartier Consolat-Mirabeau, dans les quartiers Nord de Marseille. L'équipe sélectionnée par le Groupement d'intérêt public Marseille Rénovation Urbaine sera chargée, dans un premier temps, de dresser un diagnostic social et urbain de ce quartier composite, à cheval entre les 15e et 16e arrondissements (4 500 habitants ; 60% de chômage).

À la charnière entre Saint-André et Saint-Louis, le périmètre du futur projet de renouvellement urbain Consolat-Mirabeau englobe des secteurs de différentes natures : grands ensembles et noyau villageois, établissements industriels, entrepôts et maisons individuelles dont celles construites par CDC Habitat, pour y loger des gens du voyage sédentarisés. « Le quartier concentre à lui seul un siècle d'histoire du logement social à Marseille et donne généreusement à voir, depuis les nombreux points de vue paysagers qui le jalonnent, la pluralité de ses incarnations architecturales, urbaines, sociales... au gré de l'histoire de la ville, de ses industries, de son peuplement, de ses migrations », précise l'agence Adéus. Ce « patrimoine vivant », rendu visible grâce à sa topographie, marque l'identité du ce quartier : « Davantage qu'un point d'appui, il est pour nous une opportunité : celle de le comprendre, d'abord, puis de réfléchir, avec l'humilité qu'il suscite, à la suite de son histoire », ajoutent les urbanistes.

« Faire société »

Depuis une décennie, les résidences Ruisseau-Mirabeau (trois bâtiments), enclavées et concentrant une population précaire, ont bénéficié d'une première salve d'interventions en matière de réhabilitation et d'accompagnement social réalisées dans le cadre d'opérations isolées cofinancées par l'ANRU (Agence nationale pour la rénovation urbaine). Le classement de quartier en PRIR permet désormais de franchir une nouvelle étape en intégrant un projet de développement urbain à l'échelle de l'ensemble du quartier prioritaire.

D'ici cet été, Adéus et ses partenaires vont esquisser les premières pistes du programme de renouvellement futur. Revendiquant une méthodologie participative, les concepteurs prévoient d'associer l'ensemble des acteurs du territoire au diagnostic : habitants et associations, bailleurs, entreprises, à travers des séminaires, ateliers ou des diagnostics en marchant.

D'ores et déjà, les urbanistes ont fixé le cap du projet.

« Outre la révélation de ces atouts de paysage, et des potentialités d'usage des espaces, la question de la trame urbaine du quartier nous semble essentielle dans ce territoire composite, constitué de multiples entités aux identités spécifiques », explique Adéus. « Cette situation et les multiples infrastructures qui créent des coupures rendent complexes et peu lisibles les parcours à l'intérieur du territoire. Il faut travailler à révéler ces parcours, à les recomposer si besoin, dans une logique de trame piétonne et de circulations douces, à ce jour quasi-inexistantes ou illisibles. Cela afin de relier entre elles ces entités distinctes, mais aussi en pensant la multiplicité des parcours : du parking à chez-soi, de chez-soi à l'école ou l'équipement sportif, du futur tramway au commerce, etc »

Ce travail de couture répond à une autre ambition plus sociale : « Pour "faire territoire", ce qui constitue à notre sens l'ambition du nouveau programme de renouvellement urbain, il faut d'abord "faire société", y compris à l'échelle du quartier, et d'abord, de la résidence », indiquent les urbanistes.

Construite en 1979, Ruisseau-Mirabeau est une cité d'habitat adapté pour partie destinée à des populations nomades en sédentarisation. Elle comprend à l'origine 92 logements répartis en trois ensembles distincts, dont deux sont composés de maisons d'une seule pièce principale avec une mezzanine et un emplacement pour les caravanes qui était devenu au fil du temps un vaste campement pour gitans sédentarisés. Construite à la fin des années 50 par les architectes Jean Rozan, René Egger, Louis Poutu et Louis Olmeta, la résidence Consolat (800 logements dont la moitié en copropriété) était destinée à accueillir les cheminots et les dockers. Cet ensemble composé de multiples barres d'immeubles est aujourd'hui en grande souffrance.

La résidence Consolat a pour voisine deux ensembles d'habitat social : la cité Consolat (570 logements) gérée par l'entreprise sociale pour l'habitat (Esh) Unicil (groupe Action Logement) et la résidence Consolat-Les Sources (180 logements) propriété de l'Esh Logirem (groupe Habitat en Région). En 2013, l'assistance publique de hôpitaux de Marseille (AP-HM) a posé la première brique de la relance économique du quartier en installant sa nouvelle plate-forme logistique sur un terrain niché en contrebas du quartier.

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