AccueilEconomieManosque : STM Nervi, une saga familiale

Manosque : STM Nervi, une saga familiale

En 75 ans, l’entreprise manosquine STM Nervi, spécialiste des activités de travaux publics de terrassement et de la location de gros matériel, est devenue une référence. Son secret ? L'investissement... familial.
Anthony et Grégory Nervi autour de Chantal Nervi devant le siège de l’entreprise manosquine.
H. Saveuse - Anthony et Grégory Nervi autour de Chantal Nervi devant le siège de l’entreprise manosquine.

EconomieAlpes-de-Haute-Provence Publié le ,

Au sein de l’entreprise familiale STM Nervi, la troisième génération est désormais aux commandes. Grégory et Anthony Nervi ont repris la propriété du capital de l’entreprise manosquine en décembre 2021, héritant d’une société en pleine croissance avec un chiffre d’affaires de 8,5 M€. Mais surtout d’une entreprise emblématique de Provence-Alpes-Côte d’Azur, créée en 1947 par leur grand-père paternel.

Une forme de consécration pour les deux frères qui ont toujours imaginé s’inscrire de l'histoire entrepreneuriale de la famille. S’ils entendent imposer leur marque en redéveloppant l’activité chantiers, ils auront aussi la lourde tâche de tenir le rang de leader imposé par leurs prédécesseurs : Guy Nervi, leur père, aux commandes de la société entre 2005 et 2015, Chantal Nervi, leur tante, à la tête de l’entreprise entre 1992 et 2005, et bien sûr Ferdinand Nervi, leur grand-père.

Gravir les échelons

« Nous avons toujours travaillé en gardant à l’esprit la possibilité de reprendre l’entreprise familiale », explique Anthony Nervi, entré en 2012 comme chef de chantier, avant de devenir, deux ans plus tard, conducteur de travaux, accompagnant le directeur qu’il seconde progressivement. « Nous avions conscience de la responsabilité qui nous incombait et ne voulions pas brûler les étapes », assume le dirigeant, formé au CFA de Mallemort et diplômé d'un CAP entretien et maintenance d’engins, d'un bac pro obtenu alors qu'il était chez Colas et d'un BTS TP.

Son frère, Grégory, a quant à lui rejoint l’entreprise en 2016 après avoir été rattrapé par « la passion du matériel ». Formé par le directeur d’alors, Denis Chastel, il valide d’abord un CAP conducteur d’engins en 2017 puis suit une formation de chef d’équipe et de chef de chantier en 2019. Il succède à son formateur avant son départ à la retraite en août 2021. Chez les Nervi, il faut faire ses preuves et seul l’engagement et le travail paient.

Une femme dans le BTP

C’est le constat qu’a fait en son temps Chantal Nervi. Elle a longtemps été l’une des rares femmes à la tête d’une entreprise du BTP. « Je n’ai pas eu à montrer les dents, je me suis imposée par mon travail. Lorsque l’on travaille beaucoup, que nous soyons une femme ou un homme, ça ne change rien. Pour gérer une société de travaux publics il est primordial de bien connaître le matériel, ses caractéristiques, son rendement et sa durée de vie. Mais en étant dans le bain depuis l’enfance cela n’a pas été bien difficile. »

Quand Chantal Nervi entre dans l’entreprise en 1962, elle a alors 18 ans et n’imagine pas qu’elle y passera sa vie, y rencontrera son mari Jean-Marie Huriot. « Pas un jour d'ennui en soixante ans de carrière, passés comme un éclair qui laisse quelques poudres d’or, de graviers et de terre », c’est en ces termes que Chantal Nervi résume son investissement. A 78 ans, elle vient tout juste de quitter la présidence du conseil de surveillance. « Je reste toujours active. Je pourrai dire que je suis vraiment à la retraite d’ici deux ans lorsque j’aurai emménagé à Cannes », s’amuse-t-elle.

Aujourd’hui, STM Nervi emploie 45 salariés en CDI et 15 à 20 intérimaires à l’année. L'entreprise dispose d’un parc matériel de 72 machines lui permettant de proposer un large éventail de services, dans lesquels peuvent être inclus les activités de concassage, de criblage et de démolition. L’objectif est d’atteindre les 10 M€ de chiffre d’affaires en 2022.

Comment STM Nervi a acquis ses lettres de noblesse ?

C’est en 1947 que Ferdinand Nervi crée l’entreprise éponyme à Céreste. Il démarre son activité avec une batteuse et un tracteur agricole puis se spécialise dans les terrassements de grandes masses. La société prend son essor en pleine période de reconstruction de la France. Entre 1955 et 1960, elle compte 40 ouvriers permanents et participe notamment à la construction du barrage de Serre-Ponçon en 1955 ou encore la déviation de Sallanches en 1962.

En 1972, la société se donne de nouvelles orientations en se positionnant sur la location de gros matériel TP en Paca, en créant STM ainsi qu’en implantant son siège à Manosque. L’effectif est alors de 118 salariés. En 1975, l'entreprise poursuit sa structuration et noue des liens étroits avec celle de Frédéric Gardiol, ami de Ferdinand Nervi. Ils créent ensemble le Groupement de moyens Var TP qui réunit 108 machines et 181 personnes. Pendant neuf ans, le groupement multiplie les gros chantiers. Parallèlement l’entreprise consolide ses bases en acquérant la propriété de la carrière de la Roche amère. Elle se spécialise alors dans l’exploitation de carrières pour de grands groupes tels que GSM, Lafarge Holcim, Eiffage ou encore Eurovia.

A cela s’ajoute une activité de transport exceptionnel afin de mettre à disposition des chantiers le matériel nécessaire dans les plus brefs délais, et d’effectuer tous types de transports de matériel, de 10 à 70 tonnes pour différents clients dans tout l’hexagone. Et pour finir une activité de voirie et réseaux divers. Entre autre chantiers emblématiques, STM Nervi a participé en 2003 à la construction du viaduc de Millau.

Partager :
Abonnez-vous
  • Abonnement intégral papier + numérique

  • Nos suppléments et numéros spéciaux

  • Accès illimité à nos services

S'abonner
Journal du 29 mars 2023

Journal du29 mars 2023

Journal du 22 mars 2023

Journal du22 mars 2023

Journal du 15 mars 2023

Journal du15 mars 2023

Journal du 08 mars 2023

Journal du08 mars 2023

S'abonner
Envoyer à un ami
Connexion
Mot de passe oublié ?