Il n'est encore qu'en prévision. Mais le projet d'installation d'un bio-méthaniseur sur le site dit « La Fito », une ancienne décharge située à l'extrémité de la zone industrielle Saint-Maurice à Manosque, répond à quatre enjeux majeurs. A commencer par la réduction de l'empreinte carbone de la communauté d'agglomération Durance-Luberon-Verdon, l'amélioration de la gestion des déchets de la ville de Manosque mais aussi la création d'emplois sans oublier les taxes à la clé.
Pour l'heure, une étude d'incidence Natura 2000 a déjà conclu que le bio-méthaniseur n'aurait pas d'incidence significative sur les espaces naturels. Reste cependant une étude d'impact détaillée dans le cadre du dossier ICPE (inspection des installations classées) pour compléter ces constatations. Une enquête publique d'un mois est également prévue, elle devrait démarrer la deuxième quinzaine d'octobre. Les Manosquins pourraient ainsi voir l'approbation de l'installation du bio-méthaniseur au conseil municipal de janvier 2020.
15 000 tonnes de déchets traités par an
Sur le papier, il serait capable de traiter 15 000 tonnes de déchets par an, dans un rayon de collecte de 100 kilomètres. Il serait alimenté par des déchets agricoles, de l'industrie agro-alimentaire mais aussi par des déchets produits par la collectivité et enfin par les déchets bio-déconditionnés des grandes surfaces. La ville Manosque, en partenariat avec Engie et Suez, serait ainsi capable de générer 12 GWh/an de bio-méthane injecté dans le réseau, soit l'équivalent de la consommation de 1 500 foyers. Côté emploi, la commune mise sur la création de deux emplois directs et quatre indirects.
La construction d'une station GNV (gaz naturel pour véhicules) dotée d'une cinquantaine de bus, d'une dizaine de bennes à ordure ménagère et d'un transport local sont à l'étude. Le digestat serait quant à lui mis à disposition des agriculteurs locaux.
Cet ambitieux projet coûterait près de 7 M€ mais il pourrait également apporter 10 000 € de taxe annuelle à la commune. Dans une première étude, la collectivité envisage son retour sur investissement sur six ou sept ans.