C’est un rendez-vous très attendu : l’enquête publique sur les deux premières phases du projet de Ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur (LNPCA) se dérouleront du 17 janvier au 28 février 2022. Ces six semaines de consultation du grand public sous l’égide d’une commission d’enquête constituent l’ultime étape du long parcours administratif de ce projet structurant instigué au début des années 2000 sur l’autel de la grande vitesse.
LNPCA : la Ville de Marseille émet des fritures sur la ligne
Seize ans après le débat public sur le projet de LGV Paca (Ligne à grande vitesse), la LNPCA combine en effet désormais grande vitesse et dessertes du quotidien. Une reconfiguration qui a vu le tracé modifié pour relier les trois métropoles littorales, au prix d’une amélioration des infrastructures locales permettant de concilier offres TGV et TER. Par delà la flambée du devis (passé de 5 à 8 Mds€), ce changement de paradigme aura aussi contribué à faire progresser le dossier à un rythme de gastéropode au galop, contrastant avec la vélocité du bolide ferroviaire.
Dossier | Ligne nouvelle Provence-Côte d’Azur : les étapes du projet
Deux phases
Le projet de LNPCA gravé dans le marbre d’une décision du ministre des Transports, Jean-Baptiste Djebbari en date du 23 juin 2020 prévoit dans une première phase l’aménagement d’une nouvelle gare TGV à l’aéroport de Nice (coût : 242 M€ - travaux de 2024 à mi-2027) ainsi que d’une nouvelle gare périphérique à Saint-Cyr-sur-Mer, à l’ouest de Toulon (coût : 163 M€ - travaux de 2025 à 2030).
La deuxième phase prévue à partir de 2027 concerne des aménagements entre Cannes et Nice et le chantier titanesque de la traversée ferroviaire souterraine de Marseille sur près de 8 km (coût : 602 M€) ainsi que le réaménagement du plateau de la gare Saint-Charles (coût : 949 M€) et des voies des faisceaux est et ouest qui y convergent (coût : 338 M€).
Ligne nouvelle Provence-Côte d'Azur : le feu vert gouvernemental est imminent
Près de sept ans de travaux – de 2028 à 2035 - et un investissement estimé à 1,9 milliard d’euros seront nécessaires pour augmenter la capacité de la principale gare marseillaise aujourd’hui proche de la saturation avec 23 trains/heure. La création d’une infrastructure souterraine, nichée 25 mètres sous les quais de la plate-forme existante, coûtera à elle seule près de la moitié de ce devis.
Un devis de 3,55 mds€
Le financement de ces deux phases, estimées à 3,55 milliards d'euros, avait fait en avril 2021 l'objet d'un accord entre le gouvernement et des collectivités locales de Provence-Alpes-Côte d'Azur : 40 % de la somme doivent être apportés par l'Etat et 40 % par les collectivités, les 20 % restants devant être demandés à l'Europe.
Ligne nouvelle Provence-Côte d'Azur : 3,5 milliards d'euros en passant par Bruxelles ?
Un établissement public local baptisé « Société de la Ligne nouvelle Provence Côte d’Azur » va être créé à la demande des collectivités afin de percevoir une fiscalité locale dédiée au financement du projet. Une ordonnance en ce sens est actuellement en cours d'examen au Conseil d'Etat et devrait être publiée « au printemps 2022 », a précisé le Premier ministre dans un communiqué publié ce 28 décembre.