TPBM : Quel est votre parcours ?
Lisa Archippe : J'ai suivi mes études de droit à la faculté de Toulon jusqu'à la 5e année effectuée à Montréal. Je me destinais à la base à la profession de juriste mais à la faveur d'un stage dans le cabinet d'avocats de ma sœur Julie et de ses associés, Me Régis et Jean-Baptiste Durand, je me suis retrouvée à bonne école. Après l'école des avocats du Sud-Est, j'ai prêté serment en 2014, puis collaboré deux ans et demi avec eux. Depuis mai 2017, je suis associée dans mon propre cabinet à Toulon, avec mon conjoint, Me Kevin Travart.
Pourquoi cet engagement dans la profession et au sein de l'UJA ?
C'est valorisant d'être au service des gens. Ils viennent déposer leurs valises de problèmes et nous essayons de les résoudre même si cette vocation se perd de plus en plus dans des considérations économiques. Les charges asphyxient les cabinets et par la force des choses l'écoute et le temps passé avec chacun diminuent. Il faut changer cela ! Évoluer dans un barreau à taille humaine comme celui de Toulon permet d'agir, d'essayer d'améliorer la qualité de l'exercice de notre activité. J'ai été guidée « dans des pantoufles » par ma sœur à la fois dans la profession et vers l'UJA, en passant d'abord par le Jeune barreau, réservé aux avocats de moins de 4 ans de barre. C'était passionnant d'assister aux conseils de l'Ordre, de porter des projets aussi. L'implication dans l'Union des jeunes avocats de Toulon s'est faite naturellement, dans le même état d'esprit de soutien à mes pairs. J'ai fait partie du bureau de la présidente Cécile Vaqué en 2016, en tant que déléguée FNUJA. J'ai poursuivi mon engagement sous la présidence d'Océane Balmitgère. Lui succéder a nécessité de réfléchir à la capacité de mener de front cette responsabilité avec ma vie professionnelle et ma vie de famille. C'est aussi une question d'organisation.
Quelle est votre feuille de route dans le contexte actuel très perturbé ?
Effectivement, la période est complexe. Il y a d'un côté l'inquiétude liée à la retraite. Un combat de longue haleine par du lobbying et de la fermeté. Nous croisons les doigts pour être mieux entendus et considérés par le nouveau ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, qui a la connaissance de notre réalité. Il y a l'immédiateté aussi avec l'activité que nous devons exercer malgré le coronavirus. Les difficultés sont nombreuses, les retards importants, même si le bâtonnier et la présidente du tribunal judiciaire se battent pour faire de leur mieux. C'est plus facile pour des juridictions plus petites, par leur souplesse, ou plus grandes, par le nombre de personnes, que pour celles de niveau intermédiaire, comme Toulon, qui en plus, manque de place. Nous sommes vite sinistrés. Au-delà des reports préjudiciables pour les justiciables, la situation est critique pour nombre d'avocats. L'UJA doit plus que jamais être à l'écoute des jeunes confrères dans cette situation. En capacité de leur prêter assistance aussi, en lien avec le bâtonnier. Si cela devait encore se dégrader, penchons-nous sur des solutions alternatives pour continuer de travailler. Nous sommes la génération technologique ! Échangeons également avec d'autres juridictions sur ces sujets, pour croiser nos idées et être force de propositions. Ce sont les priorités du moment, pour lesquelles le nouveau bureau* est mobilisé…
* La nouvelle présidente de l'UJA a voulu un bureau renouvelé, hormis Benoît Pecorino, qui conserve la délégation à la communication et aux jeunes, à parité également et dont les membres ne sont pas issus de la même promotion. Complètent ainsi l'équipe, Elsa Poncelet, vice-présidente, Jean-Baptiste Politano, délégué FNUJA, Guillaume Luccisano, trésorier, Marjorie Meunier, secrétaire