La phase de diagnostic, menée auprès des populations locales par la start-up Wever et le Cerema, se termine. Provence Alpes Agglomération et SNCF Réseau, à l’initiative du projet, réfléchissent désormais aux différentes solutions techniques qui s’offrent à eux pour valoriser la ligne ferroviaire Digne-les-Bains/Saint-Auban, non exploitée depuis 1991. « Elle sera la colonne vertébrale qui viendra irriguer le territoire en mobilités douces », assure Sandrine Rabaseda, directrice Environnement et développement durable pour SNCF Réseau.
L’objectif est d’apporter une solution mobile sur rail, doublée d’une voie verte ou d’une piste cyclable qui permettrait ensuite de desservir d’autres aménagements doux du secteur. Pour l’heure, rien n’est défini mais plusieurs solutions techniques sont à l’étude. Parmi elles, l’utilisation d’un train conventionnel. Cependant, les deux partenaires préfèreraient la mise en service de trains légers innovants (TLI), une nouvelle solution technique que la SNCF développe avec une dizaine de partenaires (Alstom, CAF, Texelis, Thales, Faiveley Transport, Railenium, Ferrocampus, Capgemini, le Cerema et Ektacom).
La ligne non circulée reliant Digne-les-Bains à Château-Arnoux-Saint-Auban pourrait donc être équipée d’une navette autonome Flexy, imaginée par la start-up Milla, avec des pneus et des roues Michelin qui s’adaptent aux rails, et embarquant une dizaine de personnes. Une autre alternative est l’usage d’un train modulaire d’une trentaine de places assises (80 voyageurs maximum) de la taille d’un bus nommé Draisy. Enfin, l’installation d’un taxirail, un train léger autonome, est à l’étude.
Des TLI pour améliorer l’équation économique
« Dans tous les cas la solution sera éco-conçue. Il n’y aura pas de mobiles sur rails alimentés par du diesel », tranche Sandrine Rabaseda. Les TLI sont alimentés par des batteries ou de l’hydrogène et ils offrent la possibilité de fonctionner sur des lignes non électrifiées. Le Draisy, par exemple, dispose d’une autonomie d’une centaine de kilomètres et se recharge en gare, permettant de diviser par deux le coût du transport au voyageur par kilomètre. A l’usage, les TLI seraient 30 % moins cher qu’un train conventionnel.
Outre leur coût moins important, ils nécessitent des éléments de voies et de signalisations plus sobres, permettant donc de créer « un cercle vertueux en baissant les coûts, en développant l’offre de transport, en augmentant le nombre de trains et en attirant plus de voyageurs », explique Sandrine Rabadesa.
Provence Alpes Agglomération et SNCF Réseau sont actuellement en discussion avec la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, autorité organisatrice du transport collectif, le Conseil départemental des Alpes-de-Haute-Provence et l’Etat pour imaginer la participation financière potentielle de chacun afin que cet ambitieux projet à plusieurs millions d’euros puisse émerger.