TPBM : Les Pyramides d’argent, organisées par la Fédération de promoteurs immobiliers (FPI), que vous présidez en Provence, reviennent le 23 juin après deux années complexes pour les promoteurs. Quel message voulez-vous faire passer ?
Arnaud Bastide : Le message est double. Cette soirée prendra un ton un peu grave par rapport au contexte difficile que traverse la profession : la difficulté d’obtenir des permis de construire, l’explosion des coûts des matériaux et d’autres problèmes déjà maintes fois évoqués ont des conséquences sur la production de logements et, en bout de chaîne, sur les prix de vente aux particuliers qui augmentent. Ces réalités vont accroitre les difficultés d’accès au logement au sein de la métropole Aix-Marseille Provence et contraindre les ménages à se déplacer pour en trouver. Des difficultés toucheront également le logement social où les promoteurs réalisent 60 % de la production.
Heureusement, il y aura un message plus joyeux. Celui de se retrouver, après deux années de Covid, lors d’une soirée digne de ce nom qui mettra à l’honneur l’excellence de la profession. Les Pyramides récompensent des projets de qualité. Nous allons remettre sept prix qui saluent des constructions bas carbone, la conduite responsable des opérations ou encore l’impact sociétal.
Le contexte pousse-t-il les membres du jury à être plus attentifs à certains critères ?
En tant que président de la FPI Provence je n’ai pas participé aux délibérations. Cependant, je peux vous dire que le jury a été particulièrement sensible au sens des projets présentés et à leur acceptabilité sociale. C’est pour cette raison que nous avons voulu ouvrir le jury des Pyramides à un représentant de la société civile : il est présidé par Philippe Yzombard, président de la confédération des Comités d'intérêt de quartier de Provence.
Pour quelles raisons ?
Une des principales difficultés rencontrées par notre profession reste celle de faire accepter des constructions neuves aux habitants du quartier concerné. Il y a ce refus du béton. Au-delà des délibérations, nous avons pu discuter avec Philippe Yzombard sur ce sujet et lui expliquer les coulisses et contraintes de la construction d’un ensemble immobilier. Nous avons également parlé de densification. Les habitants ne sont pas suffisamment informés ni sensibilisés à ce sujet, qui va arriver dans les prochaines années avec le Plan biodiversité du gouvernement. Il a comme objectif de parvenir à zéro artificialisation nette. Afin de répondre à la fois aux besoins de logements de la population et à l’objectif de cette loi, il va bien falloir densifier.