TPBM : La FRTP invite les citoyens à un débat participatif autour des infrastructures à Aix-en-Provence ce 30 mai. Pourquoi ?
Lauren Amar : Les infrastructures sont sorties des écrans radars de nos élus, parce qu’ils ne prennent pas la mesure de leur utilité dans la vie quotidienne de nos concitoyens. En cette période électorale, on souhaite justement remettre le sujet de l’aménagement du pays sur la place publique. Mais de manière différente : plutôt que d’inviter uniquement les élus et les professionnels, nous avons choisi d’associer les citoyens. Dans ces forums, un panel d’environ 150 personnes représentatif de la population a l’occasion de dire quelles sont ses attentes en matière d’infrastructures. Quels ouvrages souhaitent-ils voir rénover ? Quels sont leurs besoins en matière de déplacement ? D’énergie ? De télécommunication ?
L’objectif est de construire une vision partagée des attentes et des besoins des Français qui tienne compte des enjeux de compétitivité et d’aménagement durable du territoire.... Cette feuille de route collective sera ensuite transmise aux élus actuels et futurs.
Comment se déroulera cette rencontre ?
Il ne s’agit pas d’un grand raout institutionnel avec une succession de discours fleuves prononcés sur une estrade mais d’un véritable forum débat où chacun pourra prendre la parole. Avant d’engager le dialogue, nous projetterons l’enquête qualitative audiovisuelle réalisée auprès de Françaises et de Français au début de cette année. Le retour que nous avons des premières rencontres organisées depuis le mois de mars sont très positifs : on constate une grande maturité sur ces sujets qui intéressent la vie quotidienne des gens. Preuve de l’engouement pour ces questions, les discussions se prolongent au-delà des forums. Dans une période marquée par l’exacerbation des tensions, ce type de démarche participative représente une solution de bon sens. Les résultats des élections sont là pour nous le rappeler : les fractures territoriales alimentent l’abstention et le vote pour les extrêmes. L’éloignement rime avec exclusion. Nous nous devons d’entendre le malaise exprimé par les électeurs et d’y répondre par une « organisation de la cité » adaptée. Cela passe par la mobilité, l’accès au très haut débit, aux écoles, aux soins, au travail et à la culture. Cette réalité nous saute aux yeux : les infrastructures sont un instrument de cohésion sociale.
Un mot sur la conjoncture des travaux publics en ce début d’année ?
On sent un vrai redémarrage. Même si cette reprise est lente, elle est là. Nous restons évidemment attentifs à la construction de la métropole Aix-Marseille-Provence. Après un allumage un peu compliqué, celle-ci a élaboré en un temps record son agenda de la mobilité. Nous serons vigilants quant au respect du calendrier de cette feuille de route qui prévoit 3,5 milliards d’investissements dans les infrastructures de transport d’ici 2025.
Renseignements :
Rendez-vous le 30 mai à 18 h 30 à l’Ecole nationale supérieure des arts et métiers (ENSAM), à Aix-en-Provence.