« Il est important de rassurer la population : il n'y a pas de danger et pas d'urgence. Les travaux du barrage de Dardennes sont planifiés de longue date et répondent à notre volonté d'anticipation. Les changements climatiques imposent de la prudence. Nous avons le devoir d'être vigilants même si la nature demeure imprévisible… », a précisé le président de la Métropole Toulon Provence Méditerranée, Hubert Falco, lors de la présentation des grands travaux du barrage de Dardennes. Une allusion - assortie de soutien solidaire - aux inondations dramatiques chez nos voisins des Alpes-Maritimes, destinée à éviter tout amalgame et tout affolement inutile. « Ce sont les premiers de cette importance depuis la mise en service du barrage en 1913, quand bien même les travaux d'entretien et de maintenance sont permanents », a renchéri le maire du Revest-les-Eaux, Ange Musso.
Neuf millions d'euros HT de travaux sont prévus sur 18 mois, en deux phases, financés par la Métropole qui assume la compétence eau potable depuis le 1er janvier 2018 (3,6 millions d'euros d'aides ont été demandées à l'Etat, à la Région, au Département). Il s'agit, depuis le 1er octobre et jusqu'à septembre 2021, de réaliser des travaux d'élargissement de l'évacuateur de crue existant en rive droite de l'ouvrage, pour augmenter sa capacité et évacuer une éventuelle crue exceptionnelle. La deuxième phase, entre juin 2021 et avril 2022, concerne le confortement du pied du barrage, da façon à améliorer sa résistance. En outre, dans le cadre de l'engagement de la Métropole dans la transition écologique, une micro-centrale hydroélectrique sera mise en place, permettant de produire des kilowatts d'électricité réinjectés dans le réseau ERDF. L'environnement sera également préservé, dans le respect de la faune et la flore.
Meilleure capacité de résistance
Les travaux n'auront aucun impact sur l'alimentation en eau potable de Toulon, d'Ollioules et du Revest, ni sur le prix de l'eau pour l'usager, ont précisé les deux élus. L'exploitation du barrage, par son concessionnaire Veolia, se poursuivant durant les travaux placés sous maîtrise d'œuvre de la Société du Canal de Provence, en co-traitance avec Tractebel Engineering. Les seules perturbations touchent le plan de circulation, modifié pour les riverains du barrage, en concertation avec la mairie du Revest, les services de transports et de secours, sachant que les désagréments ont été réduits le plus possible.
Cet ouvrage édifié en 1912 pour assurer l'alimentation en eau de Toulon est un « barrage-poids » de 35 mètres de haut sur 154 de long, pouvant stocker 1 million de m3 d'eau. Les travaux lui donneront la capacité de résister à une crue exceptionnelle de l'ordre de 400 m3/s. Les événements climatiques marqués par des épisodes intenses de pluie, de types « cévenoles » ou « méditerranéens », incitent à des confortements de ce type, contribuant conjointement à la régulation des cours d'eau. Précisons, en termes de vigilance, que le barrage est sous télésurveillance 24h/24 et ausculté plusieurs fois par mois.