Si l’on connaît l'engagement des parcs naturels régionaux dans la préservation des milieux naturels, on sait beaucoup moins qu’ils contribuent également à définir et orienter les projets d’aménagements menés par les collectivités sur leur territoire. Depuis 45 ans, le Parc naturel régional du Luberon (PNRL) distille ses conseils en matière de gestion de l’espace et de maîtrise de l’urbanisme aux collectivités adhérentes, impactant nécessairement leurs aménagements.
Adapter la ville aux températures de demain : le Parc naturel régional du Luberon pose des capteurs
Cette année, le PNRL se lance dans la révision de sa charte, un document à la fois stratégique et opérationnel pour le syndicat mixte qui gère le parc mais aussi un nouveau projet de territoire pour les quelque 100 communes adhérentes qu’il comptera d'ici fin 2022 (75 actuellement), réparties sur 185 000 hectares, à cheval entre les départements des Alpes-de-Haute-Provence et de Vaucluse. « Nous sommes en phase de rédaction de l’avant-projet de notre nouvelle charte qui sera soumise au vote du comité syndical le 28 juin, puis à l’avis des instances nationales et à une enquête publique en 2023, avant d’être proposée aux conseils municipaux du périmètre en 2024 », énumère Laure Galpin, directrice du parc.
Un processus institutionnel de longue haleine mais une voie nécessaire puisque tous les PLU (plans locaux d'urbanisme) et les SCOT (Schémas de cohérence territoriale) doivent être compatibles avec la charte du Parc. « Grâce à ce nouveau document, qui sera organisé autour de six piliers (voir encadré), nous souhaitons anticiper les évolutions environnementales, sociétales et climatiques afin de les atténuer et/ou de s’y adapter, en mettant en place des solutions pour parvenir à laisser à nos enfants des patrimoines des ressources et des outils leur permettant, à leur tour, de transmettre un territoire préservé, habité et dynamique », assure Charlotte Carbonnel, vice-présidente du Parc naturel régional du Luberon.
Continuer d’améliorer les performances énergétiques du bâti
Outre la révision de sa charte, le PNRL prévoit, dès 2022, de nombreux projets pour conforter la qualité de l’aménagement durable. Parmi eux, la poursuite de son service d’accompagnement à la rénovation énergétique (SARE). Public et gratuit, « il aide les particuliers à améliorer la performance énergétique de leur logement, il facilite également l’accès aux aides financières existantes pour la rénovation », détaille Laure Galpin.
Dans le même esprit mais à destination des collectivités cette fois-ci, le parc poursuivra le déploiement du Service énergétique durable en Luberon, le SEDEL-Eau. Ce service augmenté comprenant la gestion de l’eau viendra remplacer le SEDEL-Energie, dédié uniquement à l’amélioration de l’efficacité énergétique des bâtiments et de l’éclairage public, auquel 22 collectivités et une intercommunalité adhèrent.
Désimperméabiliser les cours d’écoles
Mais le projet le plus remarquable du parc en matière d’accompagnement à l’ingénierie sera probablement le programme « Coin de verdure pour la pluie », visant à désimperméabiliser et à végétaliser 20 cours d’écoles dans 14 communes du Luberon. « Les phases d’étude sont terminées, les travaux devraient commencer d’ici cet été », détaille Charlotte Carbonnel.
Le projet mené par le PNRL, en partenariat avec l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse et avec l’expertise du bureau d’études Ophrys-Cereg, devrait générer 4,5 M€ de travaux sur l’ensemble du Luberon puisque les communes de Gargas, Apt, Cabrières d’Avignon, Bonnieux, Taillades, Cadenet, de Lauris et d’Ansouis pour la partie Vaucluse et de Reillanne, Céreste, Manosque, Limans et de Forcalquier, pour les Alpes-de-Haute-Provence, se sont lancées dans l’aventure.
Les six piliers de la future charte :
- Relever le défi de fédérer les femmes et les hommes pour faire territoire
- Organiser le territoire pour faire de nos singularités nos atouts
- Préserver les biens communs afin d’assurer l’harmonie d’un territoire vivant
- Promouvoir un développement éco-innovant valorisant les ressources et les talents locaux
- Généraliser des modes de vies résilients
- Un passeur de relais pour transmettre les cultures du territoire