Les dirigeants du mouvement HLM ont entamé un tour de France afin de sensibiliser les acteurs locaux. Jean-Louis Dumont, président de l’USH, Alain Cacheux, président de la Fédération des Offices Publics de l’Habitat et Marie-Noëlle Lienemann, présidente de la Fédération Nationale des Sociétés Coopératives d’HLM, ont fait étape à Aix-en-Provence, le 16 février. Retour sur cet événement avec Bernard Oliver, président de l’Association Régionale des HLM Paca-Corse.
TPBM : Quel est l’objectif de la campagne lancée par l’Union Sociale pour l’Habitat ?
Bernard Oliver : Cette campagne est l’occasion de réaffirmer la modernité du modèle du logement social « à la française ». Celui-ci repose sur un modèle unique en Europe, organisé autour de cinq grands principes fondamentaux : l’accès du plus grand nombre au logement social, qui est une des conditions de la cohésion sociale ; la place centrale qu’occupent les habitants dans la mission du mouvement HLM ; le rôle historiquement joué par les organismes HLM en matière d’innovation architecturale, sociale et environnementale ; son mode de financement, largement adossé à l’épargne populaire ; enfin, son rôle d’employeur et de donneur d’ordre économique qui le situe parmi les grands investisseurs du pays.
Rappelons qu’une personne sur deux a vécu ou vit aujourd’hui dans un logement social et que 94 % des Français jugent ces derniers « indispensables ».
Dans un rapport récent, la Cour des comptes préconise une spécialisation accrue du parc social dans l’accueil des ménages aux revenus les plus modestes. Quel regard portez-vous sur cette proposition ?
Notre vocation est et doit rester le logement pour tous. Et l’idée qui consiste à dire que le logement social ne loge pas les ménages les plus modestes est une absurdité : sur les 450.000 attributions réalisées chaque année, la moitié concerne des ménages qui se situent en dessous du seuil de pauvreté. Voilà la réalité à laquelle sont confrontés les organismes HLM ! Répondre encore plus au défi de l’accès des publics modestes et défavorisés au logement ? D’accord, mais dans un impératif de mixité sociale et ceci passe par un accroissement très volontariste du parc.
Paca est justement la région de France dont le parc social est le plus déficitaire. Comment combler le retard ?
Il faut construire. Depuis cinq ans, c’est ce que nous mettons en œuvre. La production progresse de manière significative. En 2016, avec 12.602 logements agréés dans la région, nous avons battu un nouveau record. C’est six fois plus qu’à la fin des années 90 et deux fois plus qu’en 2012. Le préfet est très satisfait. Et la ministre du Logement, Emmanuelle Cosse, m’a adressé ses félicitations. Ce résultat est évidemment la conjonction de l’engagement des organismes et du volontarisme des maires. On sent désormais une volonté partagée de construire. Les maires, qui étaient réticents à autoriser des projets sur le territoire de leur commune, changent de position. Les pénalités ne sont pas étrangères à ce revirement. Les sommes en jeu les font tiquer car ils doivent rendre des comptes à leurs administrés. Et surtout, ils se rendent compte de la très grande qualité de ce que nous construisons. Il n’existe plus aujourd’hui de différence entre logement privé et logement social.
Une grande journée nationale le 14 mars à Paris
La tournée des dirigeants du mouvement HLM se conclura le 14 mars à Paris (de 9h30 à 16h30 à la Bibliothèque Nationale de France). Point d’orgue de cette campagne, cette journée « sera l’occasion de décrypter les enjeux du prochain quinquennat en matière d’habitat et de présenter les ambitions du logement social pour répondre aux attentes de la société française », indique l’USH. Cet évènement sera également l’occasion pour l’ensemble des partenaires de signer la déclaration commune « Oui au logement social ».