Le Glacier Blanc ne se porte pas bien… Le changement climatique malmène particulièrement ce géant de glace qui prend naissance sous la Barre des Ecrins. « En 2022, le plus grand glacier des Alpes du Sud a battu trois tristes records», révèle le Parc National des Ecrins dans une étude publiée le 2 novembre. Il a connu le plus faible enneigement enregistré l’hiver dernier (2021-2022), la plus forte fonte estivale et le bilan annuel le plus déficitaire. Et cela depuis la canicule de 2003.
Une fonte deux fois plus élevée pour le Glacier blanc
« Nos craintes du mois de juin se sont malheureusement concrétisées : à l’hiver et au printemps exceptionnellement secs, a succédé un été aux températures souvent caniculaires et continuellement au-dessus des normales saisonnières », explique le Parc National des Ecrins. En effet, « les relevés réalisés entre début juin et début août par les équipes du Parc national et d’Inrae ont révélé une fonte moyenne de glace de 8 cm par jour à 2 900 mètres d’altitude, soit presque 5 mètres d’épaisseur en 2 mois », ont constaté les spécialistes. « Sur l’ensemble de la saison estivale, la fonte est presque 2 fois plus importante que la moyenne calculée sur la période d’observation 2000-2022 », ajoutent ces derniers.
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Le glacier aura disparu dans 30 ans
Les équipes du Parc National et de l’Inrae expliquent cette perte par « la fonte très rapide de sa couverture de neige de l’hiver, dès le début du mois de juin, qui a décuplé l’effet des températures élevées, atteintes elles aussi précocement, dès le début du printemps. La fonte de glace a ainsi débuté très tôt et de manière intense ».
A ce « rythme accéléré », le Glacier Blanc « disparaîtrait en une trentaine d’années », prévoit le Parc National des Ecrins.