« Faites-moi de bonnes politiques et je vous ferai de bonnes finances »… Christian Fankhauser aurait pu faire sien cet adage de Joseph-Dominique Louis, baron d’un Empire qui débute avec le 19e siècle, en même temps que la création de la Banque de France. Avec cette valeur ajoutée personnelle dans l’explication des textes, des décisions, des situations, y compris s’agissant de projections. De valeurs, cet homme d’ouverture et de droiture n’en manque pas, notamment en termes d’humanité et de solidarité, en plus de savoir compter et conter, érigeant en credo la compréhension par tous d’éléments souvent complexes au gré des variations de conjoncture mondiale, nationale, régionale, locale.
Cinq ans dans le Var
Nombre de secteurs d’activités, au premier rang desquels la Fédération du BTP du Var, ont apprécié dans le département ses observations toujours à propos à la faveur de débats divers. Nombre de collaborateurs aussi, tout au long de sa belle carrière durant 38 ans au service de la Banque de France, dont cette dernière ligne droite de 5 ans presque jour pour jour en terres varoises. Tous se souviendront de ce petit-fils, fils, frère, beau frère, époux (…) d’un autre serviteur de la Banque de France bien au-delà de cet atavisme certes exceptionnel, pour son élégance dans le comportement et l’échange, en totale harmonie avec son épouse Elisabeth.
Jean-Luc Moya va le remplacer
Lors d’une petite cérémonie au sein de l’établissement toulonnais il y a quelques jours, au moment de son départ, Hervé Gonsard, directeur général des services à l’économie et du réseau à la Banque de France, le directeur régional Provence Alpes Côte d’Azur Jean-Christophe Ehrardt, ainsi que son successeur Jean-Luc Moya lui ont rendu chacun un hommage élogieux et mérité, ponctué par un chaleureux « merci pour tout ».
Christian Fankhauser a évoqué sa fierté d’avoir écrit quelques mots de cette grande histoire dont il a mis en exergue 4 dates clés vécues de l’intérieur : 1989 s’agissant du lien entre la Banque de France et la prévention en matière de surendettement des gens ; 2008 concernant la médiation du crédit auprès des entreprises ; 2016 lorsque la France s’est dotée d’une stratégie d’éducation économique, budgétaire et financière via la BdF. Sans oublier l’Euro qui fête en 2022 ses 20 ans et dont il revendique les vertus considérables de stabilité.
Une évocation condensée pour l’occasion de services rendus à la fois aux professionnels et au grand public, démontrant que la vieille dame inaccessible d’antan a su évoluer grâce à l’engagement collectif, endogène et exogène. « Ensemble on va beaucoup plus loin et on est beaucoup plus efficace », a-t-il souligné, illustrant le fait que l’institution a pris toute sa part dans l’écosystème. Il s’en va désormais vers le Sud-Ouest, mettant le cap à terre et en mer vers de bonnes espérances de retraite longue et heureuse.
