Petits fours et soirée de prestige pour le lancement des travaux, invitations et visites guidées à la carte pour la presse : le groupe Eiffage ne lésine pas sur les moyens pour promouvoir sa dernière opération en date dans la cité phocéenne. Retrouver l’élégance et le luxe des grandes croisières transatlantiques du début du XXe siècle qui firent le succès de la Compagnie générale transatlantique, tel est en effet le défi que s’est lancé le promoteur (Eiffage Immobilier) et constructeur (Eiffage Construction) de la transformation de l’ex-siège de la SNCM.
Visionnez notre diaporama
Cet emblématique immeuble art déco signé Gaston Castel (1886-1971) et datant de 1925, est remarquable notamment pour ses façades gravées de cannelures et de croisillons dans leurs parties supérieures où se détachent également les épigraphes de la compagnie d’antan, ainsi que par sa tour à ressaut frappée d’une horloge et située à l’angle des boulevards des Dames et du Littoral. C’est là d’ailleurs précisément qu’était fixée la passerelle d’accès aux quais d’embarquement. Les salons d’attente pour les voyageurs de première classe se trouvaient, eux, au rez-de-chaussée, juste en dessous du bureau du président. Au fil du temps, cependant, ceux-ci avaient été déjà transformés et beaucoup perdu de leur superbe. Mais, pour le moment, depuis que le chantier a démarré, ils se sont temporairement transformés en « bureau de vente », et pas n’importe lequel !
Le luxe d’antan ressuscité
Passé le magnifique hall d’entrée aux fresques (sur les lignes maritimes opérées alors) toujours en place, s’ouvre en effet tout d’abord tout un espace muséal à la gloire des croisières maritimes de l’époque. Celui-ci se poursuit par un showroom du concept, grandeur nature, de « salon maritime » réinventé en la circonstance pour doter d’une extension extérieure les appartements du futur ensemble semi-résidentiel haut de gamme, idéalement situé à proximité du nouveau cœur de Marseille, que l’ancien bâtiment va devenir sous la maîtrise d’œuvre du cabinet d’architecture marseillais Poissonnier-Ferran.
Le hall d’entrée offre d’ailleurs un aperçu du standing de l’opération avec l’escalier monumental qui sera préservé ainsi que ses superbes ferronneries d’art dues à l’artiste décorateur Raymond Subes, et il en sera de même des magnifiques grilles de la porte d’entrée qu’on lui attribue également. Sinon, hormis les façades, l’ensemble va être profondément reconstruit pour y loger 115 appartements dont 30 de luxe, 3000 m2 de bureaux, quelques commerces, une résidence de tourisme et un patio arboré de 900 m2. Une surélévation jusqu’à 7 étages de haut dont deux en attique, est pour cela en particulier nécessaire.
Un appartement de luxe à 1,35 million
« Gaston Castel lui-même avait à l’époque déjà beaucoup travaillé à de possibles surélévations », précise à ce propos Mathias Berra, chef de projet chez Eiffage Immobilier Méditerranée qui suit plus particulièrement cette opération et pour qui l’édifice originel n’a aujourd’hui plus aucun secret. « L’architecte Alain Ferran va au contraire, rassure-t-il, mettre en avant le prestige du cadre tout en apportant une touche de modernité, notamment par cette extension en béton blanc. » La livraison du nouvel ensemble est programmée pour fin 2018. L’appartement le plus luxueux du complexe (1,35 M€) a d’ores et déjà trouvé preneur. Pour les logements, le prix de vente va de 4700 à 10 000 euros par mètre carré.