À l’invitation de Françoise Dumont, sénateur du Var, une petite délégation de dirigeants du BTP conduite par le président de la Fédération varoise, Jean-Jacques Castillon, s’est rendue au Sénat le 13 octobre dans le cadre de la journée des entreprises, 6e du nom. Plus de 150 chefs d’entreprises issus de 44 départements étaient présents afin d’échanger sur deux thèmes : « transition environnementale des entreprises : comment faire un levier de compétitivité ? » ; « réussir la transmission et la reprise des entreprises : une priorité dans nos territoires ». Deux sujets majeurs pour les entreprises mis en débat à la faveur de tables-rondes et d’échanges avec la salle, faisant en partie suite à des travaux de sénateurs.
Bonnes pratiques
S’agissant de la transition écologique, abordée davantage sur le volet RSE dans un premier temps, Cyril Bolliet, secrétaire général de la Fédération varoise, a pu développer une argumentation éprouvée sur le terrain à propos de la commande publique, constatant que les échanges n’avaient pas beaucoup, voire pas du tout, porté sur les marchés des entreprises. Il a donc fait part des réserves de la Fédération sur la commande publique comme outil de promotion de l’économie circulaire et du localisme, en demandant au législateurde se pencher sur l’assouplissement des règles de l’achat public et de la réglementation en général. Lesquelles font souvent obstruction à l’innovation, aux circuits courts vertueux dans le contexte énergétique actuel et pour la transition écologique en général.
Il a également interrogé sur le niveau de formation des agents et techniciens chez les maîtres d’ouvrages publics, indiquant leur souhait de monter en compétences en matière d’achat éco-responsable. Il a repris dans ce contexte l’exemple de la gestion des déchets de chantiers et du parcours de formation novateur déployé par la FBTP 83 avec des maîtres d’ouvrage du département (voir TPBM 1443 de mai dernier). « Les réponses de l’administration ont été positives, que ce soit Bercy ou du représentant de l’UGAP (Union des groupements d’achat public), favorables au progrès collectif et à la porosité des bonnes pratiques entre privé et public. Tout en rappelant l’amélioration des cahiers des charges dans la commande publique sur l’allotissement pour l’accès aux PME, même s’il reste beaucoup à faire », explique-t-il.
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Cédric Ghigou, président de l’Office du BTP (émanation de la Fédération et du syndicat des architectes), n’a pas eu l’occasion d’intervenir mais aurait aimé proposer des solutions pour aider les entreprises mises en danger par les plus values énergétiques, au regard de sa connaissance des sujets. Notamment par la levée des freins administratifs, des freins techniques, par une anticipation de la disponibilité des matériaux également.
Bonnes transmissions
En matière de transmission et de reprise d’entreprises, outre les préconisations évoquées en séance, Christophe Mas, dirigeant de 3LM (Fréjus), un cabinet d’intermédiation spécialiste de la transmission et partenaire de la Fédération, a pris la parole lors des questions/réponses. Il accompagne les cédants et les entreprises qui cherchent à faire de la croissance externe par l’acquisition de sociétés. Selon lui, le capital humain de l’entreprise fait sa valeur surtout face aux difficultés de recrutement auxquelles tout le monde est confronté en ce moment. Dans le même temps, les salariés peuvent s’inquiéter d’apprendre la vente de l’entreprise et craindre cette étape dans le stress.
Dans ce cadre, il a souhaité dénoncer un dispositif légal aujourd’hui qui lui semble inadapté. En l’occurrence la loi Hamon qui oblige à informer les salariés deux mois avant la cession alors que tout est déjà fait et que le repreneur est déjà connu. Cela ne fait que générer de l’inquiétude au sein des salariés, allant même jusqu’à provoquer des départs qui peuvent remettre en question l’acquisition par le repreneur désireux de reprendre ce capital humain. Olivier Rietmann, sénateur de la Haute-Saône, co-rapporteur de la mission parlementaire sur la transmission, a confirmé que l’une des préconisations faites dans le rapport visait l’abrogation de cette loi Hamon qui ajoute de l’incertitude inutilement.
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Bonnes relations
Au-delà des nombreux et instructifs échanges à l’occasion de cet événement, la Fédération varoise a pris désormais connaissance de cette délégation aux entreprises qui peut être un lieu de prise en considération de problématiques territoriales via des propositions de lois ou d’amendements, à l’instar de l’Assemblée Nationale. Cette connexion directe est intéressante alors que le jeu législatif actuel cherche de nouveaux équilibres depuis qu’il n’y a plus de majorité à la chambre basse. Il n’est pas impossible d’ailleurs dans le cadre de ces nouvelles relations que la Fédération invite à terme la commission sénatoriale à se déplacer dans le Var afin de présenter desbonnes pratiques « maison », par exemple sur les déchets. Une promesse sur l’avenir et dans le sens de l’intérêt commun initiée de belle façon par Françoise Dumont, dont la démarche et la qualité de réception ont été particulièrement appréciées par le président Castillon et son équipe.