La Société du canal de Provence (SCP) ne se contente pas d’assurer l’alimentation en eau de la Provence. Elle exporte également son expertise hors des frontières (2,7 M€ de CA à l’export en 2016). Sur les 130 ingénieurs et techniciens employés dans la division ingénierie de la SCP, un tiers travaille à l’étranger, notamment dans les six agences locales dont les tois petites nouvelles qui ont ouvert leurs portes cette année en Tunisie, au Sénégal et au Vietnam, après Haïti, le Sri Lanka et la Réunion.
« Notre stratégie concentre nos efforts sur des pays où les grands opérateurs internationaux ne vont pas, et où notre modèle de gestion concertée de la ressource intéresse les acteurs du développement. Etre sur place aide à bien comprendre le contexte local pour nous positionner au mieux sur les appels d'offres », résume Franck Sanfilippo, chef du service du développement territorial et international.
« Nos projets, en Provence comme à l'étranger, ont pour ambition de valoriser et d’accompagner des pratiques d'irrigation adaptées à chaque besoin dans un souci d'économie de la ressource et de rentabilité maximale des exploitations agricoles », insiste Jean-Marc Philip, chef du service des solutions pour l'eau. Cette stratégie associe des jeunes pousses et des PME régionales. La société IDEM (Orgon) est ainsi engagée sur un projet de conception-réalisation pour la rénovation du barrage de Peligre à Haïti. Elle collabore également avec la jeune pousse montpelliéraine Fruition Sciences autour d'une technologie de capteurs de flux de sève sur la vigne pour l'irrigation de vignobles.
En Tunisie
En 2012, la société a signé une convention cadre avec le ministère tunisien de l’Agriculture. « Ce pays est passé d’une gestion autoritaire du service de l’eau à une gestion confiée aux acteurs que sont les associations d’irrigants ; c’est une mission qui correspond à nos savoir-faire fondamentaux », souligne Bruno Vergobbi.
La SCP intervient donc en appui de la soixantaine de groupements de développement agricole, en matière de formation, et de gestion d’un important réseau couvrant plus de 60.000 hectares, soit environ 15% des surfaces irriguées du pays. Ce programme a représenté un investissement d’1 million d’euros cofinancé par l’Agence française de développement (AFD) et l’Agence de l’eau Rhône-Méditerranée-Corse. En Tunisie encore, la SCP participe avec la Société des eaux de Marseille à la mise en oeuvre d’un projet pilote de réutilisation des eaux usées traitées (REUT)
Au Sénégal
Au Sénégal, la SCP est à la manoeuvre pour la mise en place du projet « Preferlo », une adduction qui doit amener les eaux du lac de Guiers vers l’amont de la vallée du Ferlo, au sud du fleuve Sénégal.
Toujours au Sénégal, la société déploie actuellement « Providence », un système de potabilisation autonome fonctionnant à l’énergie solaire. « Ce système à la fois robuste, agile et facile d’utilisation permet de traiter jusqu’à 10 mètres cubes par jour et de répondre aux besoins en eau potable de 500 personnes, soit 20 litres d’eau par jour », explique Bruno Grawitz, directeur de l'ingénérie de la SCP. Devant l’engouement pour cet appareil à faible coût développé en partenariat avec des ONG (MPA Coopération, AMREF...), la SCP a décidé d’ouvrir une succursale à Dakar en 2017, entièrement dédiée.
Retrouvez l'intégralité de cet article dans le numéro 1162 de TPBM (parution le 21/12/2016). Cliquez ici pour plus de renseignements sur nos offres d'abonnement.