Le groupe Serpe, spécialisé dans la gestion des espaces naturels en France, et dont le siège social se situe au Thor, dans le Vaucluse, va faire l'acquisition le 23 décembre prochain de la Compagnie méditerranéenne d'espaces verts exploitation (CMEVE) dont l'activité est centrée sur l'entretien et la création d'espaces verts. Cette fusion, qui interviendra au 1er juillet 2021, permettra à la Serpe de devenir le premier acteur du paysage de la région Sud-Est et le quatrième acteur national du secteur de la gestion et l'entretien paysager.
Ce rapprochement est facilité par le fait que la CMEVE est le partenaire historique de la Serpe en matière d'espaces verts dans le Sud-Est depuis plus de 30 ans. Les deux groupes possèdent une proximité géographique certaine au sein de cette région. « Les agences de la Serpe implantées dans le Sud-Est sont dans la même zone de chalandise de la CMEVE. Nous avons tous deux des agences proches comme Montpellier et Avignon. Ce rapprochement répond à une logique commerciale et opérationnelle », détaille Armand Wiedemann-Goiran, président du groupe Serpe.
La nouvelle entité issue de la fusion des deux groupes, gardera le nom de Serpe et atteindra un chiffre d'affaires de 60 millions d'euros, avec 800 salariés, dont une centaine d'apprentis. Le nouveau groupe possèdera un parc matériel de plus de 800 engins et prévoit un investissement d'environ 4 millions d'euros par an. Il comprendra 32 agences dans toute la France (actuellement la Serpe en possède 19 sur tout le territoire et la CMEVE détient 12 sites dans le sud de la France). De plus, la Serpe va ouvrir une agence à Lille en janvier 2021.
Développer la végétalisation des villes et une meilleure gestion de l'eau
Ce rapprochement répond à plusieurs objectifs. Tout d'abord, il s'agit de rassembler deux acteurs compétents pour accompagner les collectivités dans la végétalisation des villes. « Nous avons envie de travailler en synergie avec la CMEVE pour apporter une offre complète et clé en main au client : abattage, carottage, replantation pour pérenniser les arbres et plantations dans les villes et espaces naturels », précise Armand Wiedemann-Goiran. Un autre but est de pouvoir répondre aux nouvelles attentes des villes dites « vertes » pour une meilleure gestion de l'eau : épuration, arrosage, prise en charge intelligente de l'eau par des capteurs, traitement des eaux usées, etc.
Favoriser les opportunités de carrière et une optimisation des frais
Sur le plan humain, cette fusion permettra d'offrir des opportunités de carrières aux salariés, avec une montée en compétences des équipes. Un partage de salariés sera effectué entre les deux entreprises pour pérenniser leur activité.
Enfin, cette alliance débouchera sur une optimisation des frais généraux pour les deux groupes. « Dans ce rapprochement, il n'y a pas d'acheteur, pas d'acheté. L'union fait la force, on est plus forts à deux dans ce contexte de crise due à la Covid-19. Cela permettra de pérenniser nos activités dans cette période. De plus, pour nos clients et les grands donneurs d'ordre, cela facilitera la mise en œuvre opérationnelle car ils n'auront plus qu'un seul interlocuteur », justifie Armand Wiedemann-Goiran.
Pour l'avenir, l'association de Serpe et CMEVE envisage de renforcer sa politique RSE en mettant la certification environnementale de la CMEVE au service de la Serpe. Le nouveau groupe prévoit également de maintenir un niveau élevé de formation avec la création d'un centre de formation en interne. Les autres axes visés sont le renforcement des véhicules propres, la réutilisation des déchets verts en circuit court, l'économie d'eau et son traitement avec un pôle phyto-épuration ainsi que l'innovation dans le paysage et la numérisation des process et des métiers.
Avec cette fusion, le groupe entend surtout « améliorer le cadre de vie par la maîtrise du végétal », selon les mots d'Armand Wiedemann-Goiran.