Des échafaudages sont déjà en place pour prévenir d'éventuelles chutes de morceaux de bâti, mais les travaux de restauration proprement dits de l'église Saint-Vincent de Paul, à Marseille, plus connue comme l'église des Réformés et située tout en haut de la Canebière, ne commenceront pas avant la prochaine rentrée. Ils devraient s'étaler en plusieurs phases, si le calendrier est respecté, sur plus de trois ans, a précisé l'architecte Renzo Wieder, un spécialiste des restaurations de monuments historiques (agence Architecture et Héritage, Lyon et Arles) qui s'est vu confier la tâche. Coût de l'opération : 18 millions d'euros.
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La réfection annoncée est conséquente. Construite à la fin du XIXe siècle et n'ayant plus fait l'objet de travaux d'envergure depuis 1933, l'édifice, classé monument historique depuis 2015, a souffert et souffre à la fois de son implantation urbaine et de l'outrage des ans. « Elle a besoin d'une cure de jouvence non seulement pour la sécurité du public mais aussi parce qu'elle est un symbole et un monument importants du patrimoine de la ville », a souligné Jean-Claude Gaudin, le maire de Marseille lors du lancement officiel, le 7 mai, de cette prochaine restauration.
Un profond lifting de l'enveloppe extérieure
C'est sur l'ensemble de son enveloppe extérieure que sont prévues les principales interventions avec notamment le traitement des flèches, des chenaux et des toitures qui en ont besoin. Ce profond lifting s'étendra jusqu'à la rénovation des vitraux, très impressionnants en surface, une des caractéristiques des Réformés.
Construite avant la loi de 1905 de séparation de l'Eglise et de l'Etat, l'église appartient à la ville au même titre que 71 autres édifices cultuels, a aussi rappelé le maire. Elle ne pourra toutefois retrouver sa splendeur que grâce également à la participation financière du Département qui s'est engagé à financer la majeure partie, 76 %, de l'opération (11,4 M€), a-t-il également précisé en remerciant pour cela, Martine Vassal, présidente du conseil départemental présente à ses côtés pour ce lancement officiel. La ville abonde pour sa part à hauteur de trois millions d'euros et une aide de l'Etat complète le financement.
De style néo-gothique
Edifiée à l'emplacement de l'ancienne chapelle des Augustins Réformés, d'où son surnom, l'église Saint-Vincent-de-Paul a connu des problèmes de financement dès le début de sa construction qui a duré plus de 40 ans, de 1852 à 1890. Ce sont les fidèles qui réuniront trois millions de francs pour permettre finalement son inauguration. Elle a été bâtie suivant les plans de l'architecte François Reybaud, qui adopta en l'occurrence le style gothique du XIIIe siècle. Ses deux flèches s'élèvent à 70 mètres et ses portes en bois sont ornées de panneaux de bronze réalisés par Caras-Latour. Ses vitraux sont d'Edouard Didron.