Tandis qu'on chiffre à 340 M€ la modernisation de l'hôpital Nord et de celui de la Timone, à Marseille, les deux plus importants établissements hospitaliers de la région, le président du Conseil régional Provence-Alpes-Côte d'Azur, Renaud Muselier - qui a été jeune médecin urgentiste et qui a aussi connu à l'époque les locaux du Samu comme il n'a pas manqué de s'en souvenir - n'a pas attendu pour annoncer le financement exceptionnel de la construction d'un Samu flambant neuf sur le site de la Timone, en remplacement des locaux actuels obsolescents.
Ce n'est pas forcément le domaine de compétences de la collectivité qu'il préside, a-t-il reconnu, mais devant la situation dégradée, on n'a pas le droit, selon lui, « de rester inefficace et c'est un investissement absolument nécessaire et prioritaire. Il y a urgence et pas une minute à perdre », a estimé le chirurgien de métier. « Le Samu, à la Timone, c'est le centre nerveux des opérations de secours, cela concerne la survie de nos proches », a-t-il expliqué.
Le 15 numéro 2 de l'Hexagone
Deuxième Samu de l'Hexagone (près de 900 000 appels cette année, un record), celui de Marseille et des Bouches-du-Rhône est également le plus saturé. D'autant plus que pour les questions d'événements sanitaires d'ampleur (épidémies…) et autres grandes catastrophes, il est également le QG opérationnel coordinateur de toutes les opérations de secours pour la zone de défense et de sécurité Sud, à savoir Paca, mais aussi Occitanie et Corse !
Le nouvel équipement de 4000 m2 dont la réalisation coûtera 9,5 M€ dont 6 financés par la région sera deux fois plus grand que celui existant. Prévu pour 2024, il sera édifié au sein de la Timone mais sur une parcelle d'accès plus commode. Il abritera le centre de réception et de régulation des appels, le fameux « 15 » et Samu proprement dit, ainsi que le Smur (Structure mobile d'urgence et de réanimation, 35 000 interventions et 2 300 déplacements d'hélicos par an). Souhaité comme un équipement d'avenir, il sera doté des technologies les plus en pointe et devra être conçu, pour les cinquante prochaines années, comme un véritable data center.
Last but not least, le bâtiment devra être également sécurisé du point de vue des risques naturels et d'attentat, et à l'épreuve des balles, ont indiqué pour leur part les responsables de l'AP-HM (Assistance publique des hôpitaux de Marseille) et de l'Agence régionale de santé (ARS), partenaires de cette opération pour qui « l'aide de la région tombe à pic », ainsi qu'ils n'ont pas manqué de le souligner lors de la présentation du projet.