Aux heures de pointe, l'engorgement de la RN569 handicape la desserte des communes qui la longent, de pôles économiques majeurs (Clésud, base aérienne, zones du Tubé et de Trigance…) et de la zone industrialo-portuaire de Fos-sur-Mer. Si le contournement de Miramas a accéléré les temps de parcours, une liaison rapide entre Salon-de-Provence et Fos-sur-Mer améliorerait la mobilité à l'ouest de l'étang de Berre. Dans les années 70-80, l'Etat envisageait une autoroute, l'A56. Dans le débat public lancé ce 7 septembre à Salon, le maître d'ouvrage dévoile deux options supplémentaires : une liaison autoroutière intermédiaire et une voie express. Leur coût estimé : entre 272 et 533 millions d'euros pour un début des travaux en 2027 et une mise en service en 2030.
« Notre rôle est de veiller à ce que toutes les opinions puissent s'exprimer, pas de nous exprimer nous-mêmes sur le fond, indique Jean-Michel Fourniau, président de la commission particulière du débat public, aux côtés de six autres membres. Nous varions donc les formats d'expression, de la réunion publique au site web participatif en passant par les ateliers thématiques ou l'atelier citoyen, répartis de septembre à décembre 2020. Nous initions aussi "Le débat vient à vous" pour des rencontres dans des entreprises, des associations, des quartiers qui le souhaiteraient… A l'issue de la procédure, nous aurons deux mois pour rendre notre rapport public, puis le maître d'ouvrage, la Dreal [Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, NDLR], disposera de trois mois, soit jusqu'à fin mai, pour décider de la suite à donner au dossier. »
Oser donner son avis
Partant de l'autoroute A54, la liaison routière concerne 25 km entre Salon, Grans, Miramas, Istres et Fos. La fluidification et la sécurisation du trafic, l'optimisation de la desserte du port, la réduction des nuisances ne sont pas les seuls objectifs du futur axe. « La réflexion doit être globale sur toutes les perspectives de mobilité, voiture, transports publics, vélo… La démarche est ouverte pour aider le maître d'ouvrage dans son choix » insiste Laura Michel, membre de la commission. Pour preuve de cette volonté d'un éclairage concret, l'une des initiatives consiste à organiser une balade à vélo sur le tracé afin d'en cerner au plus près les problématiques, certaines structures, comme la Chambre d'agriculture, ayant déjà fait savoir leur opposition au projet alors que des élus locaux ne conçoivent plus de discuter de l'opportunité de sa réalisation…
Le 7 septembre, un stand pour un « débat mobile » trônait dans la gare de Salon. En milieu d'après-midi, peu de voyageurs de passage avouaient avoir entendu parler du projet. Le soir, seule une trentaine de participants a assisté au forum territorial. Ce débat public comportera donc aussi une vertu pédagogique. Membre de la commission, déjà impliqué sur la concertation « Réponses » menée autour de l'étang de Berre et dans le golfe de Fos pour un nouvel équilibre entre industrie, santé et environnement, Xavier Derrien aborde ces quatre mois avec sérénité. « Dans ces échanges, il peut y avoir des propos parfois un peu enflammés ou vigoureux, mais ce territoire combine beaucoup d'enjeux. C'est une vraie chance de mettre tous les sujets à plat. »
Pour formuler avis et propositions ou consulter les détails du dossier, un site web est en ligne. Une session plénière se tiendra le 28 septembre à Miramas en présence de Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale du débat public.