Vingt-huit ans après la création par Stéphane et SandrineLelièvre de leur premier restaurant « Les Pins Penchés » à Carqueiranne, leur devise « avoir des rêves assez grands pour ne pas les perdre de vue » se perpétue à la faveur de leur plus importante réalisation à ce jour : le « Grand Hôtel des Sablettes – Plage ». C'est en famille élargie à leurs deux enfants que cette nouvelle étape est franchie, perpétuant l'enseigne « Les Maisons Lelièvre » déployée à travers plusieurs établissements dans l'aire toulonnaise. Issu de l'Ecole hôtelière de Lausanne, Adrian est désormais directeur commercial du groupe, tandis que sa sœurMarie-May y termine sa formation avant de venir mettre sa pierre à l'édifice. S'agissant de l'édifice seynois, StéphaneLelièvre est à nouveau parti du principe que « l'on n'est pas moins bien dans l'agglomération toulonnaise qu'ailleurs » - une récurrence chez cet épicurien agacé par le complexe d'infériorité local - et s'est donné les moyens de le prouver.
« Je suis né à Toulon et j'avais depuis très longtemps très envie de renouer avec la belle hôtellerie d'antan », confie-t-il. Un rare alignement de planètes lui a donné l'opportunité d'investir à La Seyne, en bord de mer, (dans) l'ensemble des bâtiments du Grand Hôtel des Sablettes et du Casino, construit pour le premier au milieu du XIXe, auxquels il a voulu redonner l'esprit originel, en liaison avec l'architecte des bâtiments de France (entre autres encadrements, ZPPAUP* oblige). La rénovation a été totale, Stéphane Lelièvre laissant agir, comme en cuisine, son imagination débordante, dessinant les chambres, les suites, l'agencement général, gardant des « pièces précieuses » comme l'escalier d'origine, aménageant le dessous des toits avec des suites dans les idées… édifiant son joyau avec passion. Détail qui n'en n'est pas forcément un, nombre d'accessoires de cet « hôtel boutique » sont achetables, comme la malle-bar des suites, ainsi que bien d'autres objets pensés pour décorer ou être utiles et en même temps faire plaisir le cas échéant.
Hilton au menu…
Un menu tellement alléchant, moyennant 10 millions d'euros de travaux effectués au pas de charge, en sept mois (dont 400 000 euros de verrières réalisées par la société Eiffel pour coller à l'époque), que des grands noms ont suivi. En premier lieu, « Curio - a Collection by Hilton » pour l'hôtel, collection internationale de destinations haut de gamme triées sur le volet. « L'apport de ce leader hôtelier mondial est évidemment considérable, nous en sommes d'autant plus fiers et honorés qu'il s'agit de la première ouverture d'un Hilton en France depuis 15 ans », se réjouit Stéphane Lelièvre. Soixante-quinze chambres de haut standing ont été créées dans cet établissement 4 étoiles, qui aurait pu prétendre à 5, dont 16 suites aux prestations exceptionnelles, comprenant même un jacuzzi sur le balcon privatif avec vue sur le grand large dans les « tropéziennes ». Sans parler de la suite présidentielle de 120 m2 et 100 m2 de terrasse à faire pâlir nombre de concurrents azuréens. Piscines intérieure et extérieure, jacuzzi, spa Nuxe, référence internationale (premier du genre sur la Côte d'Azur), et plage privée sont également au programme de cette belle escale seynoise qui renaît depuis fin juin, attire le monde (42 nationalités ont déjà été enregistrées), et même beaucoup de monde puisque le taux de réservations est déjà au plafond. Preuve qu'il y fait bon résider. « Lorsque vous voyez des gens en peignoir de bain partout dans un hôtel, comme c'est le cas en ce moment, c'est qu'ils se sentent à l'aise, comme chez eux. C'est un signe fort de réussite. »
… raffinement à la carte
Il est temps alors de passer à table et qu'ils se sentent comme chez Lelièvre, grand chef qui a conçu tous les plats de ses restaurants. Ici, il y en a trois. « Horizon », le gastronomique, décline l'approche réussie de ses « Pins Penchés » de Toulon, en plats et vins, offrant une trentaine de couverts dans un cadre d'une rare élégance ; le « Navigateur », brasserie de gamme supérieure propose une carte maritime et peut embarquer une centaine de personnes assises entre salle et terrasse sur la mer ; la « Galerie » est un espace lounge (70 places) permettant de grignoter des originalités de la mer à toute heure. Tous les mets privilégient les produits locaux, régionaux et les circuits courts. Une volonté érigée en culture et transmise aux nouvelles générations, caractérisée notamment par une mini présentation des partenaires, en particulier s'agissant des vins, sur la carte comme sur divers documents évoquant les lieux.
« Les gens veulent qu'on leur racontent ces histoires, qu'on leur parle des produits qu'ils mangent, qu'ils boivent, qu'ils découvrent, qu'on leur apporte et qu'on leur apprenne l'authenticité de l'endroit où ils se trouvent. Non seulement nous leur racontons, mais nous nous inscrivons dans cette histoire, même si nous ne faisons que passer. Au final, eux aussi en font partie, y compris à travers nos salles d'événementiels, mariages, banquets, pouvant accueillir jusqu'à 300 personnes », souligne Adrian Lelièvre, mettant ainsi brillamment en exergue ce supplément d'âme qu'il partage totalement avec son père. « En fait, renchérit ce dernier, nous utilisons la mondialisation, dont il ne faut pas avoir peur, pour amener des clients, leur expliquer qui nous sommes et les faire rêver. Les retombées économiques dans l'environnement direct sont ensuite énormes. Le maire de La Seyne, Marc Vuillemot, l'a immédiatement compris et a parfaitement joué le jeu quand je lui ai expliqué le projet et les 137 emplois créés dès l'ouverture. »
Une intelligence de situation partagée par tous les protagonistes de cette belle aventure qui démarre sous les meilleurs auspices et constitue à ce jour le plus important navire de l'impressionnante flotte des « Maisons Lelièvre ».
* Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager.
Retrouvez notre dossier complet "Tourisme : des investissements 5 étoiles" dans le numéro 1194 de TPBM (parution le 9/08/2017).