Même en pleine journée, la construction de logements sociaux au centre du village ne vient pas troubler la douce quiétude de Charleval, dans les Bouches-du-Rhône. C'est là l'un des intérêts de la filière sèche. Partisan reconnu de la construction bois et de l'architecture bioclimatique, l'architecte JérômeSolari a en effet réussi, avec son associé Olivier Kaçala, à convaincre le bailleur social Famille & Provence, maître d'ouvrage de l'opération, d'adopter en grande partie ce matériau pour la réalisation d'un petit programme de 5 logements T2 de plain-pied, destiné à des personnes âgées et situé juste à côté du foyer du 3e âge de cette petite commune.
Ossature bois
Préfabriquées, les parois, hormis les murs de refend, en béton, eux, ont été ainsi livrées sur place - en un camion et demi -, puis montées et assemblées par une équipe réduite sans plus de nuisances sonores ou autres. L'avantage d'un tel choix réside aussi dans les délais (dix mois de chantier), soulignent les maîtres d'œuvre, ainsi que pour le confort, notamment hygrothermique et plus particulièrement d'été, qu'il procure.
Autant d'arguments en faveur du bois que Jérôme Solari défend depuis qu'il exerce, cela fait maintenant presque 20 ans. Ceux qui s'intéressent à l'architecture durable ou qui ont assisté à ses conférences, savent très bien l'infatigable militant qu'il est en la matière. Tout d'abord en pionnier et pilier, avec quelques autres, d'Envirobat Méditerranée, puis désormais comme adhérent enraciné d'Envirobat-BDM.
Conception bioclimatique
« Dans un souci de confort thermique et hydrométrique, poursuivent les deux associés, nous avons aussi opté pour un toit monopente, qui permet ainsi à la fois de ménager des combles ventilées et de capter plus de lumière en hauteur. Ça permet aussi aux appartements situés derrière d'être plus éclairés. Enfin, pour leur protection solaire, les logements disposent aussi au sud d'une pergola courant tout le long. » Disposés de part et d'autre d'une petite rue intérieure menant au foyer tout proche, c'est pour toutes ces raisons et d'autres (ils sont par exemple dotés également d'un isolant biosourcé, la laine de bois, ou de vitrages différents selon l'orientation) qu'ils se sont vu décerner, tandis qu'il n'en étaient encore qu'au stade du projet, le coup de cœur du jury du concours bas carbone organisé par l'association régionale des bailleurs sociaux. Et si leurs auteurs n'ont signé de cette façon que des réalisations bioclimatiques et le plus souvent en construction bois, ce n'est pas pour autant que cela soit facile.
« Le bois, dans notre région, ce n'est pas encore tout à fait dans les habitudes, admet Jérôme Solari, même si cela change peu à peu, mais quand cela intéresse, les particuliers notamment, c'est souvent trop cher. » Aussi l'architecte a-t-il pris la décision de se lancer dans la construction modulaire en bois clé en main. « Un autre métier, reconnaît-il aussi, de contractant général qui nous oblige à sortir de notre zone de confort », et là, en ce qui le concerne, ça sera été comme hiver.
Retrouvez l'intégralité de cet article dans le numéro 1155 de TPBM (parution 9/11/2016). Cliquez ici pour plus de renseignements sur nos offres d'abonnement (à partir de 20€/an).