AccueilEconomieJacques Bianchi - président de la CCI du Var : « Rendre les chefs d'entreprise heureux »

Jacques Bianchi - président de la CCI du Var : « Rendre les chefs d'entreprise heureux »

Fort de deux mandats de président à la CCI du Var et d'un autre à la Chambre régionale de commerce et d'industrie (CRCI), du soutien de l'Union patronale du Var (UPV) accompagnée de 19 organisations professionnelles, Jacques Bianchi a été reçu 5 sur 5 par les électeurs à l'automne dernier, ou plutôt 50 élus sur 50 possibles. « Tous ensemble, on est meilleur », martèle-t-il depuis longtemps, et plus encore demain pour relever les nouveaux défis. « Bis repetita placent », ou les choses répétées plaisent.
Jacques Bianchi a été réélu pour un troisième mandat à la présidence de la chambre de commerce et d'industrie du Var.
O. Réal - Jacques Bianchi a été réélu pour un troisième mandat à la présidence de la chambre de commerce et d'industrie du Var.

EconomieVar Publié le ,

TPBM : JacquesBianchi, revenons sur la campagne victorieuse aux élections consulaires malgré l'adversité. Quels sentiments l'emportent désormais ?
Jacques Bianchi : Pour savoir où on va, il faut aussi savoir d'où on vient. Le travail de l'équipe Var, de l'union patronale, de la CCI, de toutes les fédérations et professions à nos côtés, a payé et paiera toujours. Tous ensemble, on est meilleur, surtout quand on est sérieux. J'ai la chance d'avoir depuis 11 ans de mandature une équipe qui veut le bien du département, et cela se perpétue au gré des renouvellements d'élus [les nouveaux entrants représentaient en novembre 69 % de la liste « L'avenir s'entreprend », NDLR]. Les résultats des contrôles, fiscaux, Urssaf, Chambre régionale des comptes, attestent de nos comportements et de notre état d'esprit, tout en nous incitant à continuer dans ce (bon) sens. Il est agréable, stimulant de travailler ainsi, mais aussi d'être récompensés et reconnus par le vote de ses pairs, par la démocratie. Il n'en ressort que du positif.

Votre programme de mandature repose sur la proximité, le partenariat, l'innovation, l'attractivité. Concrètement, comment cela se traduit ?
La proximité, c'est être sur le terrain pour mieux connaître les besoins et agir. Les 50 élus viennent de tout le département, représentent toutes les organisations professionnelles, sont bien répartis dans toutes les délégations, bien harmonisés sur le territoire. Le partenariat s'exprime par la volonté de mutualisation, au niveau varois et régional, afin d'être plus performants, d'aller plus loin ensemble. C'est un échange, une diminution de coûts, une plus grande efficacité aussi, une volonté d'arrêter les doublons. L'innovation, c'est être à l'écoute du progrès, ne pas avoir peur d'être provoquant, de changer de rythme, de modèle. Le numérique nous y invite et nous ouvre la voie. Cela se traduit conjointement en interne à la chambre et en externe par l'accompagnement des entreprises. L'attractivité, c'est faire mieux connaître encore à quel point le Var a des atouts naturels et des belles réussites en matière économique. Les entreprises varoises sont attractives, nous devons les mettre en avant plus que jamais.

Vous revendiquez une CCI de demain connectée, collaborative et réactive. N'est-ce pas déjà le cas ?
Effectivement, la CCI de demain existe déjà chez nous depuis 10 ans et ne cesse de s'améliorer. Il s'agit d'utiliser toutes les possibilités offertes par les voies de communication et d'en créer d'autres. C'est le cas du nouveau site de la chambre varoise avec accès à toute notre offre et au e-commerce dans sa version évoluée qui sortira au deuxième semestre. C'est une CCI connectée 24h sur 24, proposant des diagnostics RSE* en ligne pour nos entreprises, ainsi que des conseils sur le digital, un premier niveau d'accompagnement à la dématérialisation, une offre pour les TPE… Nos moyens sont mutualisés et donc ce que nous développons dans le Var, à l'échelon régional, par le réseau national et même l'international, est un enrichissement partagé, en mouvement permanent.

Au chapitre mutualisation, que pensez-vous de la régionalisation ?
La CCI du Var, c'est nous seuls. La chambre régionale, c'est nous tous ensemble. Toutes les chambres territoriales représentent la région. Nous mutualisons les fonctions supports, le back-office et le front office, afin que tous les ressortissants en bénéficient. Tout ce qui profite à l'un doit profiter à l'autre, et à toute l'économie. C'est un atout, pas un inconvénient. Avec la mise en place qui est effective, le plus dur a été fait. Notre CCI dispose de 10 postes d'élus au sein de la régionale, soit un de plus désormais, que j'ai réclamé parce que cela correspondait à notre importance. Cela étant, nous sommes tous complémentaires, petits et grands départements, petites ou grandes chambres, nous avons des différences qui nous renforcent. Au final, nous sommes tous dans le même bateau.

A propos de bateaux, au cœur des axes forts des missions de la CCI du Var figurent les ports. Cela demeure une ambition majeure de la mandature ?
Nous avons la chance de gérer des établissements en parfaite harmonie avec le concédant et faisant l'objet de nouveaux projets structurants permettant d'être encore meilleurs dans le développement de l'activité portuaire. Nos résultats en matière de relation ferries Corse/continent, pour laquelle le Var atteint à lui tout seul un plus grand nombre de passagers que les Bouches-du-Rhône et les Alpes-Maritimes, sont la preuve que quand on s'applique, on est très performant. En outre, le fait que la Marine nationale soit un partenaire privilégié nous autorise à penser que le développement de l'activité croisières ne peut être qu'important dans la rade entre Toulon et La Seyne. Une rade ainsi protégée climatiquement et en termes de sécurité.

Où en est-on des intentions de transferts des ferries de Toulon centre à Brégaillon et du quai croisières de 400 mètres à Toulon ?
Le quai de 400 mètres est un choix politique, mais je ne suis pas certain que le transfert des ferries à Brégaillon soit un bon choix économique. Les éléments échangés avec le sénateur-maire de Toulon, Hubert Falco, me laissent penser que le bon sens l'emportera. Tous deux, nous avons écouté les parties prenantes et entendu les commerçants…

Concernant Brégaillon toujours, votre avis sur le désengagement partiel de Bouygues TP du grand marché signé préalablement avec la carrière du Revest, la Someca** et la CCI, impliquant nombre de sous-traitants dans le cadre de l'extension en mer du port de Monaco ?
Nous étions arrivés localement à trouver des solutions correspondant aux désidératas de Bouygues TP, mais je pense que ce groupe a travaillé sur plusieurs tableaux et que l'aspect rentabilité l'a emporté, notamment s'agissant de solutions parallèles avec l'Italie. Ce n'est pas le choix stratégique de l'entreprise que je remets en cause mais la manière. Surtout au regard des investissements importants sur place. Ce n'est pas un acte responsable car il y a une chaîne de conséquences qui sont en cours d'évaluation. Au niveau de la CCI du Var, les ressources anticipées sur l'activité portuaire, et perdues donc, vont nous obliger à revoir notre business plan et nos investissements dans la rade. Nos pertes seront de l'ordre de 600 000 euros par an sur les cinq prochaines années !

Quittons les ports pour revenir sur l'activité au sens large, qu'est-ce que le militantisme économique que vous affirmez ?
C'est le fait que tous les élus CCI sont des bénévoles, que nos engagements sont par passion, sans intérêt financier ni rémunération. Etre militant économique, c'est essayer de rendre au département ce qu'il nous apporte en tant que chefs d'entreprise. Le Var a beaucoup de pépites, les élus de la chambre veulent les faire briller et reconnaître, créer des richesses, de l'emploi, de l'attractivité pour nos territoires. C'est enfin rendre les chefs d'entreprise heureux.

Pour terminer sur une note également heureuse, un mot sur le retour de la F1 en 2018 dans le Var pour lequel vous avez beaucoup œuvré ?
Cette bonne nouvelle est le fruit de 15 ans de travail, d'une volonté collective pour réussir ce pari. Nous avons su rassembler autour de cette cause. Le président du conseil régional Christian Estrosi a aussi beaucoup aidé à emporter cette décision qui va bénéficier à l'économie du Var et de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

* Responsabilité sociétale des entreprises.
** Société méridionale de carrières.

Partager :
Abonnez-vous
  • Abonnement intégral papier + numérique

  • Nos suppléments et numéros spéciaux

  • Accès illimité à nos services

S'abonner
Journal du 29 mars 2023

Journal du29 mars 2023

Journal du 22 mars 2023

Journal du22 mars 2023

Journal du 15 mars 2023

Journal du15 mars 2023

Journal du 08 mars 2023

Journal du08 mars 2023

S'abonner
Envoyer à un ami
Connexion
Mot de passe oublié ?